Pourquoi elle ? C'est la question posée par les pro-Delphine Batho au lendemain de son limogeage express par François Hollande, "sur proposition du Premier ministre". Interrogé par Europe 1 ce 3 juillet, Daniel Cohn-Bendit a sa petite explication : on vire les femmes, car ce sont des femmes :
Je donne tort à François Hollande parce que ces actes d’autorités, ça ne sert à rien.
Sur la méthode, quelque chose est troublant : ce gouvernement a limogé deux femmes, Nicole Bricq et maintenant Delphine Batho. Bon, elle a dit qu’elle n’est pas d’accord avec son budget… ce n’est pas si grave que ça.
Un peu plus tard, alors qu'on lui demande si Arnaud Montebourg a fait pire que Delphine Batho, il embraye :
Bien sûr, c'est là où il y a le machisme!
Avec toutes les insanités qu'il a dit à droite et à gauche (...)
Mais, vous savez, Arnaud Montebourg, il a un petit pouvoir, il a un courant, donc, macho macho, on ne le licencie pas ! Comme par hasard, ce sont deux femmes qui ont dit des choses clairement et là on ne supporte pas.
Nicole Bricq avait elle-aussi été démissionnée du ministère de l'Ecologie après des tensions avec le même Arnaud Montebourg à propos des forages au large de la Guyane. Elle avait cependant retrouvé un autre poste au sein du gouvernement, celui de ministre déléguée au Commerce extérieur.
Daniel Cohn-Bendit n'est pas le premier à entonner l'air du "Hollande macho". La veille, sur BFMTV, le président du groupe écolo au Sénat Jean-Vincent Placé avait déclaré :
Et on se retrouve là dans la même situation que madame Bricq.
Vous constatez que, quand même, il y a deux poids, deux mesures. Deux femmes, je note, on vire les femmes, c'est plus facile, probablement!
Et on vire les deux ministres de l'Ecologie. Y'a personne qui a été viré depuis un an, sauf les deux ministres de l'écologie.
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