Le JDD publie ce 16 décembre la lettre ouverte de Gérard Depardieu à Jean-Marc Ayrault, dans laquelle il dit "rendre son passeport", n'ayant pas apprécié que le Premier ministre le qualifie de "minable".
Invité à réagir dans la foulée sur Europe 1, Michel Sapin a utilisé des termes encore plus forts :
Au-delà de la personnalité et du talent, c’est une déchéance que je trouve dommageable. Il y a une sorte de déchéance personnelle.
C’est une attitude qui n’est pas à la hauteur de l’acteur.
Le ministre du Travail a également conseillé à l'acteur de "garder son passeport" en lui expliquant :
C’est ennuyeux pour lui parce que s’il rend son passeport il pourra circuler dans l’espace Schengen mais il ne pourra pas aller ailleurs. Je lui conseille plutôt de garder son passeport.
C’est un Berrichon, il est né à Châteauroux dans ma circonscription, et il va finir sa vie à Néchin ? Je ne lui conseille pas.
Il paie des impôts, il gagne beaucoup d’argent. Que ceux qui gagnent énormément d’argent paient beaucoup d’impôts, quoi de plus normal ? Simplement il ne s’habitue pas à une situation normale.
Et de conclure que, finalement, ce départ de Gérard Depardieu prouve une chose: le gouvernement agit.
Vous savez ce que ça montre ? A ceux qui parfois critiquent le gouvernement en disant que rien ne change ... Ca montre que nous menons une politique de justice fiscale. Elle est parfois difficile à supporter.
> Extraits de la lettre ouverte de Gérard Depardieu :
Minable, vous avez dit "minable" ? Comme c'est minable. (..)
A aucun moment je n'ai failli à mes devoirs. Les films historiques auxquels j'ai participé témoignent de mon amour de la France et de son histoire. (...)
Je pars parce que vous considérez que le succès, la création, le talent, en fait, la différence, doivent être sanctionnés. (...)
Tous ceux qui ont quitté la France n'ont pas été injuriés comme je le suis. Je pars après avoir payé en 2012 85% d'impôts sur mes revenus. (...)
Je vous rends mon passeport et ma Sécurité sociale, dont je ne me suis jamais servi.Nous n'avons plus la même patrie, je suis un vrai Européen, un citoyen du monde, come mon père me l'a toujours inculqué. (...)
Qui êtes-vous pour me juger ainsi, je vous le demande M. Ayrault, Premier ministre de M. Hollande, je vous le demande, qui êtes-vous?
Malgré mes excès, mon appêtit et mon amour de la vie, je suis un être libre, Mnosieur, et je vais rester poli.
>> L'intégralité de la lettre est à retrouver sur le site du JDD.fr par ici