LA VÉRITÉ VRAIE - Qui a dit que Michel Sapin pratiquait la langue de bois (pas de mauvais jeu de mot, svp) ? Celui qui a eu la lourde charge d’annoncer les chiffres du chômage jusqu’en mars 2014 a manifestement retenu la leçon : mieux vaut prévoir le pire et s’en remettre à une hypothétique bonne surprise, plutôt que l’inverse.
Alors quand le journaliste Bruce Toussaint demande à Michel Sapin ce jeudi 26 mars sur iTélé si le PS doit s’attendre à une "déroute" dimanche au second tour des départementales, le ministre de l’Economie ne biaise pas. Ou presque. "Ça ne l’a pas été dimanche dernier, ça ne le sera pas dimanche prochain", commence-t-il, vallsien en diable. Mais tout d'un coup, changement de ton :
"Ce sera une défaite évidemment, nous perdrons des départements. Mais ceux qui pensent qu’ils peuvent s’appuyer sur une déroute pour glorifier leur inconsistance se trompent.
"
Regardez Michel Sapin interrogé sur les départementales. Un instant isolé par le Lab :
Bien sûr, Michel Sapin ne peut pas ne pas reconnaître que les choses soient mal engagées, le PS et ses alliés s’étant classés troisièmes au premier tour, derrière l'UMP et le FN. Reste qu’il est très rare que le mot "défaite" soit utilisé par un responsable politique concernant son propre parti, en plein entre-deux tours.
D’autant que depuis dimanche 22 mars, la majorité a plutôt fait de la résistance son mantra. Quitte à flirter avec la méthode Coué. À l’instar de Manuel Valls, qui s'exprimait ainsi sur France 3 mercredi 25 mars :
"Rien n’est joué, tous les pronostics ont été déjoués au premier tour, on avait annoncé un effondement du PS (…). Je me bats pour qu’un maximum de cantons et de départements restent à gauche.
"