Des député·e·s LR déposent une proposition de résolution contre l’écriture inclusive, qualifiée d’"endoctrinement"

Publié à 17h21, le 18 novembre 2017 , Modifié à 18h36, le 18 novembre 2017

Des député·e·s LR déposent une proposition de résolution contre l’écriture inclusive, qualifiée d’"endoctrinement"
© AFP

En cet automne 2017, 52 député·e·s engagé·e·s se mobilisent contre le fléau de ce XXIème siècle, ce "processus d’endoctrinement", ce "péril mortel" qu’est… *roulement de tambours*... l’écriture inclusive .

Dans une proposition de résolution déposée le 15 novembre, cette cinquantaine d’élu·e·s Les Républicains s’inquiètent de l’arrivée dans un manuel d’histoire publié par Hatier de cette pratique de féminisation de la langue. Et les parlementaires de citer, à titre de comparaison, rien de moins qu’un extrait de 1984, ce roman d’anticipation de George Orwell décrivant un régime totalitaire qui a pour outil notamment la "novlangue". Voici ce qu’on peut lire :

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'Ne voyez-vous pas que le véritable but du Novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? À la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer.' C’est ainsi que George Orwell avait prédit dans 1984 que l’altération de la langue constitue une étape fondamentale dans tout processus d’endoctrinement. Cette transformation linguistique a débuté par la féminisation systématique et souvent peu heureuse des titres et des fonctions. Aujourd’hui, c’est bien l’écriture inclusive qui constitue la nouvelle 'novlangue' de notre époque.

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L’écriture inclusive est souvent réduite à l’ajout d’un point médian à la fin de noms communs animés (et adjectifs) pour inclure, précisément, le féminin. En réalité, ce point n’est qu’une alternative proposée par le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes. L’institution a publié "10 recommandations pour une communication publique sans stéréotype de sexe", comme le rappelait la journaliste Aude Lorriaux.

Mais c’est déjà trop pour ces député·e·s LR, qui demandent au gouvernement de "prendre des mesures visant à empêcher la pratique de l’écriture inclusive dans les manuels scolaires". Car ces élu·e·s ne sont pas convaincu·e·s de l’engagement du ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, qui s’est pourtant montré peu favorable à cette pratique , expliquant que cela "ajoute une complexité qui n'est pas nécessaire": "Quelle valeur accorder à cette déclaration dès lors que le secrétaire d’État en charge de l’égalité entre les femmes et les hommes a adressé à tous les parlementaires plusieurs courriers intégralement écrits en écriture inclusive ?"

Et de citer le guide "de bonnes pratiques" à destination des TPE et PME recommandant de "délester la communication des stéréotypes de genre" publié par le ministère du Travail.

L’effroi suscité par cette féminisation de la langue française chez les Académicien·ne·s, qui parlent carrément de "péril mortel", est également relayé par ces parlementaires. Télérama avait d’ailleurs tenté d’expliquer cette prise de position par la sous-représentation des femmes chez les immortel·le·s : 4 sur 34 membres.

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