Faut-il changer la devise historique de la France ? Sept députés UMP ont déposé à l’Assemblée nationale une proposition de loi constitutionnelle en ce sens, proposant d’ajouter "laïcité" à la devise "Liberté, égalité, fraternité".
Cette proposition de loi, enregistrée à l’Assemblée le 25 janvier (et repérée par le journaliste Jean-Marie Pottier) est cosignée par les députés Franck Marlin, Arlette Grosskost, Valérie Lacroute, Patrice Martin-Lalande, Jacques Pélissard, Fernand Siré et Michel Zumkeller (recordman des questions écrites au gouvernement).
Ainsi proposent-ils, dans l’exposé des motifs, de modifier l’article 2 de la Constitution en ce sens, la laïcité étant une valeur fondatrice de "l'unicité de la Nation" :
Le principe de laïcité, pierre angulaire de la République, est au même titre que la Liberté, l’Égalité, la Fraternité, une richesse qui fait de la France une démocratie dans laquelle le respect et la tolérance ne sont pas de vains mots. Ces valeurs, inscrites dans notre Constitution, doivent rassembler dans la diversité, et marquer notre mémoire.
C’est pourquoi l’État, qui se bat continuellement pour assurer les principes de notre Devise Républicaine, se doit de consacrer, en son article 2, la laïcité comme valeur qui fondera l’unicité de la Nation.
Notre langue, notre drapeau, notre histoire et la laïcité sont autant d’étendards que la France se doit de défendre et de faire rayonner afin que nos concitoyens soient égaux en droits.
La devise deviendrait ainsi :
La devise républicaine est “Liberté, Égalité, Fraternité, Laïcité”.
Pour justifier cette modification constitutionnelle, les élus rappellent que "la France est la Patrie des Droits de l’Homme" et que "la laïcité s’inscrit dans notre tradition républicaine, et est l’un des principes fondateurs de la République qu’il convient de préserver et d’adopter".
Durant la campagne présidentielle, le candidat François Hollande avait avancé la proposition de constitutionnalisé la laïcité en inscrivant dans la Constitution la loi de 1905 séparant les Eglises et l’Etat.
François Hollande expliquait alors :
La France est, comme chacun le sait, une République laïque et sociale, ce principe est d'ailleurs inscrit noir sur blanc dans le préambule de notre Constitution.
Le 24 février 2010, le maire socialiste de Joué-lès-Tours en Indre-et-Loire, Philippe Le Breton, avait fait parler de lui et de sa commune en "ajoutant « laïcité » en lettres bleues au fronton de sa mairie", expliquait alors le Parisien.