Investiture : devant quelques ministres, Benoît Hamon défend partiellement le bilan du quinquennat

Publié à 14h12, le 05 février 2017 , Modifié à 14h27, le 05 février 2017

Investiture : devant quelques ministres, Benoît Hamon défend partiellement le bilan du quinquennat
© Montage photos Le Lab via captures d'écran BFMTV

Il l’a dit lui-même au tout début de son discours, lors de sa convention d’investiture : Benoît Hamon était "très attendu sur le bilan" du quinquennat. Ce dimanche 5 février, le candidat à la présidentielle du PS a d‘abord "salué les membres du gouvernement" présents à la Mutualité, à Paris, pour son intronisation. "C’est pour moi une grande chance de vous avoir ici", a-t-il déclaré. Parmi la petite dizaine de membres du gouvernement qui ont fait le déplacement : Najat Vallaud-Belkacem, Mathias Fekl, Emmanuelle Cosse ou encore Laurence Rossignol. Et il leur a donné de nombreux signes, comme le lui avait *conseillé* Bernard Cazeneuve.

Soucieux de rassembler son propre camp, divisé après la primaire entre l’aile droite et l’aile gauche du parti, Benoît Hamon a distribué les bons points du quinquennat tout au long de son heure de discours. Le député socialiste des Yvelines, qui "ne vivrait pas  comme un boulet" un éventuel soutien de François Hollande, a commencé par vanter l’action du chef de l'Etat en matière de lutte contre le terrorisme. Il a affirmé :

 

 

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Je sais que nous ne partons pas de nulle part. Et je voudrais évoquer le bilan. Vous savez, j’ai rencontré le président de la République cette semaine. Je le connais depuis longtemps. Je sais ce que nous lui devons au moment où il a dû prendre des décisions graves et importantes pour assurer la protection des Français, au moment où il a choisi d’engager nos forces armées au Mali. (…) Il a sauvé des vies de Français, il a su nous protéger et à ce titre, comme des millions de Français, je suis reconnaissant de l’action qui a été la sienne.

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Dans la foulée, Benoît Hamon a eu un petit mot pour la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem : "Si nous ne partons pas de rien, notamment dans l’Education nationale, regardons ce que la droite veut défaire et nous saurons ce que nous avons fait de biené. Le candidat socialiste a ensuite parlé du secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur, Matthias Fekl, dont certains cadres du PS estiment qu’il a un bon profil de directeur de campagne de Benoît Hamon : "Bravo Matthias quand tu as dit non au traité Transatlantique avec les Etats-Unis", a déclaré le candidat sous les applaudissements de la salle.

Benoît Hamon s’est par ailleurs dit "fier de la façon dont nous avons lutté pour l’égalité femmes-hommes, de la manière dont nous nous sommes impliqués dans la lutte pour favoriser l’insertion des personnes en situation de handicap" ou encore du "dernier plan autisme". Il a ajouté : "Tout ça va dans le bon sens". Un peu plus tard, il a salué deux autres membres du gouvernement présents à la Mutualité : le secrétaire d‘Etat aux affaires européennes Harlem Désir et la secrétaire d’Etat chargé du Numérique Axelle Lemaire, dont il vanté "l’excellente Loi numérique".

Benoît Hamon a en outre longuement et chaudement remercié l’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira dont il s'est dit "fier" d'être "l'ami". Il a évidemment rappelé son investissement sur le Mariage pour tous. L'ex-garde des Sceaux était arrivée à la convention d'investiture aux côtés d'Arnaud Montebourg, de Vincent Peillon et d'Aurélie Filippetti. 

 

Voilà pour les choses positives. Rien, évidemment, sur la ligne économique suivie par le gouvernement lors du quinquennat, que le frondeur Benoît Hamon ne partageait pas. Plutôt que de s’attarder sur le bilan du quinquennat, le candidat socialiste à la présidentielle a prévenu : il veut se tourner vers l’avenir. Il a déclaré :

 

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Ce bilan, s’il est là, ne peut pas être l’axe autour duquel nous faisons une campagne présidentielle. (…) Même Lionel Jospin avec un bilan exemplaire, nous avons vu qu’un bilan ne suffisait pas à gagner l’élection présidentielle. Notre responsabilité est de prendre ce bilan, de nous tourner vers l’avenir et de dire où nous voulons aller.

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Plusieurs ténors de la majorité avaient quant à eux séché la convention d’investiture de Benoît Hamon. C’est le cas du Premier ministre Bernard Cazeneuve, de la ministre de l’Environnement Ségolène Royal, du ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault ou encore du ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll. 

 

[BONUS TRACK] L'Histoire à nouveau

Autre manière pour lui de prôner le "rassemblement" de la famille socialiste et plus si affinités, la reconnaissance de "désaccords" tout en évoquant les grandes alliances du passé. Il a ainsi placé ses pas dans ceux du Front populaire (1936), du Programme commun (1981) et de la gauche plurielle (1997) :

 

 

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Oui nous avons des désaccords, mais comme il y en a toujours eu à gauche. Qu'aurait été le Front populaire s'il n'y avait pas eu plusieurs gauches ? Le Programme commun, c'était aussi plusieurs gauches ! La gauche plurielle de Lionel Jospin, c'était aussi plusieurs gauches. 

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L'important, pour Benoît Hamon, ne réside donc pas dans l'homogénéité  idéologique parfaite de "la gauche", mais dans "l'horizon commun" que les forces de gauche parviennent à dessiner.

Du rab sur le Lab

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