Disparition de Georges Lautner : un ministre et des députés convoquent les "Tontons Flingueurs" dans l'hémicycle

Publié à 17h36, le 23 novembre 2013 , Modifié à 17h53, le 23 novembre 2013

Disparition de Georges Lautner : un ministre et des députés convoquent les "Tontons Flingueurs" dans l'hémicycle
Captures d'écrans d'une vidéo de l'Assemblée Nationale.

Étonnante séance de nuit à l'Assemblée, dans la nuit de vendredi à samedi 23 novembre. Apprenant la disparition du réalisateur Georges Lautner, le papa des Tontons Flingueurs, plusieurs députés et même un ministre se sont amusés à glisser des répliques d'Audiard dans leur discussion sur un texte de loi.

Le contexte :

Le ministre délégué à la Ville, François Lamy défend sa "loi de programmation pour la Ville et la Cohésion urbaine", qu'il présente comme la première "vraie réforme d'ampleur depuis dix ans", prévoyant notamment de créer des "quartiers prioritaires".

Les clins d'œil posthumes des députés : 

Il est 23H30, ce vendredi soir, quand le député UDI des Yvelines Arnaud Richard prend la parole pour dire : 

Excusez moi madame la présidente, je suis un tantinet décalé dans mes horaires comme aurait dit Georges Lautner qui vient de mourir.

Une référence aux dialogues écrits par Michel Audiard pour le film Les Tontons flingueurs en 1963 : "Du thé à sept heures du soir? - Ben, c'est-à-dire qu'en ce moment, je suis un tantinet décalé dans mes horaires, oui."

Le député va alors glisser malicieusement de nombreuses répliques du film culte, paraphrasant notamment Lino Ventura - "On devrait jamais quitter Montauban…"- dans chacune de ses interventions très sérieuses sur la "péréquation territoriale", comme en atteste le compte-rendu officiel sur le site de l'Assemblée, avant la mention "sourires", entre parenthèses.

Il lance ainsi, l'air de rien :

On commence à voir un peu la lumière, dans ce texte, et cela n’a pas de prix. Vous connaissez la formule : le prix s’oublie, la qualité reste.

Ou encore :

Je me prépare à avoir des migraines  … des nervous breakdown, comme on dit de nos jours.

Mais aussi :

Monsieur le ministre, je ne voudrais pas, à cette heure tardive, paraître vieux jeu. Cependant, la vérité m’oblige à vous dire que la coordination entre les programmes locaux de l’habitat et les futurs projets de renouvellement urbain, ou n’est pas encore assurée

Une version très édulcorée de la version originale :   

Patricia, mon petit… Je ne voudrais pas te paraître vieux jeu ni encore moins grossier… l'homme de la pampa, parfois rude, reste toujours courtois, mais la vérité m'oblige à te le dire : ton Antoine commence à me les briser menues !

Apothéose du festival Lautner dans l'hémicycle, cet échange juste après minuit entre le député UDI cinéphile, le rapporteur, et le ministre :

  

- La présidente de séance : "La parole est à M. Arnaud Richard, pour soutenir l’amendement numéro 104"

- Arnaud Richard : "Monsieur Saddier, nous avons la puissance de feu d’un croiseur !"

- François Pupponi, rapporteur de la commission des Affaires économiques : "Attention à ne pas se transformer en citrouille!"

- Arnaud Richard : "À minuit !"

- François Lamy : "Les marins n’ont pas besoin de faire des phrases ! [Une référence à la réplique de Francis Blanche, "C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases". ndlr]

- Arnaud Richard : "Je vais m’y employer, monsieur le ministre"

Enfin, le député socialiste de l'Essonne Jérôme Guedj commente l'adoption d'un amendement en s'écriant : "Comme dirait Lautner, c’est du brutal !"

Du rab sur le Lab

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