Ce n'est pour le moment qu'un amendement adopté au Sénat, lors du débat en première lecture sur le budget 2014, dans la nuit de vendredi à samedi 23 novembre. Un amendement, loin d'être adopté définitivement dans le projet de loi des finances 2014, qui limite l'éxonération d'impôt dont bénéficient les journalistes.
Actuellement, au moment de payer leurs impôts, les possesseurs d'une carte de presse peuvent retirer 7.650 euros de leur revenu brut fiscal, sans plafonnement de revenus.
Or cet amendement réserve cette niche fiscale à ceux qui gagnent moins de 4.000 euros nets par mois. Soit un revenu brut annuel inférieur à 62.340 euros.
"Le gouvernement s'attaque, à juste raison, aux niches fiscales et sociales qui bénéficient aux plus privilégiés", a affirmé Yvon Collin, en défendant cet amendement présenté par le groupe RDSE (à majorité PRG) à l'occasion du
"La commission voit d'un assez bon oeil cet abaissement qui rapporterait 10 millions d'euros sur un coût global de 70 millions", estime le rapporteur socialiste de la commission des Finances, François Marc, cité par l'AFP.
Bernard Cazeneuve, le ministre du Budget, a demandé le retrait de cet amendement en rappelant que "ce dispositif a été créé en 1998 en contrepartie de la déduction forfaitaire supplémentaire pour frais professionnels, afin de tenir compte de la difficulté pour les journalistes de justifier ces frais" et en assurant que "cette difficulté est indépendante du revenu".
Toujours citée par l'AFP, la sénatrice écologiste Marie-Christine Blandin observe que le terme journaliste "couvre une grande diversité de métiers, depuis le reporter photographe payé à la pige, et donc démuni de carte de presse, qui va risquer sa vie dans des pays en guerre, jusqu'à la minette qui teste des rouges à lèvres dans son bureau du XVIe pour des magazines en papier glacé et qui, elle, a un salaire et une carte de presse".
Un amendement qui a d'autant moins de chances d'être adopté définitivement que le Sénat, compte tenu de sa composition, s'apprête à rejeter l'ensemble de la partie recettes du PLF 2014 lors du vote la semaine prochaine.
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