"Discrétion" conseillée aux musulmans : Jean-Pierre Chevènement déplore une "polémique subalterne et stupide"

Publié à 11h23, le 16 août 2016 , Modifié à 11h23, le 16 août 2016

"Discrétion" conseillée aux musulmans : Jean-Pierre Chevènement déplore une "polémique subalterne et stupide"
© Montage via captures d'écran Europe 1

Ludni 15 août, Jean-Pierre Chevènement a dit oui dans Le Parisien à la proposition de François Hollande. L’ancien candidat à l’Élysée devrait donc prendre la tête de la Fondation pour l’islam de France. Mais l’une de ses déclarations a fait polémique : son conseil de "discrétion" donné aux musulmans. "Les musulmans, comme tous les citoyens français, doivent pouvoir pratiquer leur culte en toute liberté mais il faut aussi qu’ils comprennent que, dans l’espace public où se définit l’intérêt général, tous les citoyens doivent faire l’effort de recourir à la 'raison naturelle'", a-t-il développé.

Alors que ce conseil a été raillé, notamment sur les réseaux sociaux avec le hashtag #MusulmanDiscret, Jean-Pierre Chevènement a déploré ce mardi 16 août sur Europe 1 une "polémique subalterne et stupide". Mais le fondateur du MRC a martelé que cette "discrétion" entrait dans le processus d’"intégration" :

 

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On a demandé aux catholiques, aux juifs, aux protestants de faire preuve aussi d'une certaine discrétion parce que dans l'espace public, c'est l'argumentation raisonnée qui l'emporte. [...] Toutes les vagues antérieures de l'immigration en France, d'Europe centrale -Polonais, Ukrainiens, Russes, Arméniens, Juifs- ou venant d'Asie du Sud Est ont fait quelques efforts pour adopter nos us et coutumes. Ce même effort est requis de tous. Il faut que chacun cherche à s'intégrer à la société française. L'intégration n'est pas un gros mot, ça veut dire avoir accès aux codes sociaux qui permettent l'exercice des libertés. [...] L'identité française est mouvante, elle s'enrichit de leurs apports (des immigrés) mais eux-mêmes, et chacun, doit faire un effort pour que, dans le cadre de la république laïque, ce soit la paix civile qui l'emporte.

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Concernant la polémique sur le burkini, Jean-Pierre Chevènement a assuré que c’était "une question dont [il] ne devrai[t] pas avoir à [s]’occuper", glissant dans un quiproquo qu’il ne pratiquait pas le naturisme :

 

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- Jean-Pierre Chevènement : La fondation a un tout autre objet. Les gens sont libres de prendre leur bain costumés ou non. Il y en a même qui le prennent entièrement nus.



- Europe 1 : C’est votre position ?



- Jean-Pierre Chevènement : Je n’ai pas dit que je me baignais entièrement nu.

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L’ancien ministre de l’Intérieur a poursuivi :

 

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Ma position c’est la liberté, sauf nécessité d’ordre public. Quand il y a la possibilité de heurts, comme il a pu s'en produire à Sisco en Corse, le maire de Sisco, comme le maire de Cannes, sont fondés à prendre des arrêtés. Ça fait partie des pouvoirs des maires qui sont chargés d'assurer la tranquillité publique.

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Lundi, le maire PS de Sisco (Haute-Corse) Ange Pierre Vivoni a interdit le port du burkini après qu'une rixe a éclaté samedi sur la plage alors que, selon des témoins, des touristes prenaient en photo plusieurs femmes qui se baignaient dans cette tenue de bain recouvrant intégralement le corps. Le 28 juillet, le maire Les Républicains (LR) de Cannes, David Lisnard, avait également pris un arrêté similaire, suivi le 5 août par le maire (LR) de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes), Lionnel Luca.

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