DOCUMENT - Yann Galut est en pointe sur le dossier Kerviel. En mai 2015, déjà, le député PS demandait la création d’une commission d’enquête parlementaire ainsi que la révision du procès de l’ancien trader de la Société Générale. Le 18 janvier 2016, le cofondateur de la Gauche forte a écrit à Christiane Taubira pour lui demander de « s’associer à la révision du procès » au vu des nouveaux éléments révélés par Mediapart et 20 Minutes.
Voici la lettre en question que le Lab a pu se procurer :
Dans ce courrier, Yann Galut écrit ainsi :
"Sur la base des nouvelles informations portées à la connaissance du public et faisant état de possibles manipulations au sein même du parquet, je demande qu’une enquête soit diligentée afin de faire toute la lumière sur l’instruction menée depuis 2008. (…)
A la faveur d’un faisceau d’éléments nouveaux qui ne cesse de s’épaissir, je vous demande Madame la Garde des sceaux, de vous associer à la demande de révision introduite par M. Jérôme Kerviel.
"
Ce mercredi 20 janvier, la magistrate Chantal de Leiris affirme dans Le Monde que les enquêtes sur l'affaire Kerviel n'ont pas été manipulées par la Société Générale, contrairement à ce que laissaient supposer des propos enregistrés à son insu et reproduits dimanche dans la presse. Alors vice-procureur au parquet de Paris, la magistrate avait en particulier travaillé sur des plaintes déposées en 2012 par Jérôme Kerviel et son avocat David Koubbi. Ces derniers accusent la Société Générale d'avoir "truqué" l'enquête sur sa perte de près de 5 milliards d'euros, révélée en 2008 et dont Jérôme Kerviel a, au moins au pénal, été jugé seul coupable.
Dimanche, à quelques heures d'une audience sur une demande de révision déposée par Jérôme Kerviel, 20 Minutes et Mediapart avaient publié des propos fracassants de cette même magistrate. Enregistrée à son insu par Nathalie Le Roy, une commandante de la Brigade financière devenue témoin à charge contre la banque, elle l’accuse d'avoir orienté les enquêtes.
L'ex-trader a été condamné à cinq années d'emprisonnement doit trois ferme. Persuadé que son employeur était parfaitement au courant de ses manœuvres, il tente d'obtenir un nouveau procès et a déposé d'autres plaintes, avec constitution de partie civile, ce qui oblige un juge d'instruction à s'en saisir. La cour d'appel de Versailles, qui doit juger ce volet civil, décidera le 29 janvier si le procès s'ouvre bien ou s'il est reporté, le temps d'y voir plus clair sur la demande de révision engagée par Jérôme Kerviel.
A LIRE SUR EUROPE1.FR :
> Kerviel vs Société Générale, nouveau round
> Kerviel : décision en mars sur les suites à donner à la demande de révision