Dominique Voynet: "J'ai pris la lourde décision de ne pas me représenter à Montreuil en 2014"

Publié à 23h38, le 25 novembre 2013 , Modifié à 23h53, le 25 novembre 2013

Dominique Voynet: "J'ai pris la lourde décision de ne pas me représenter à Montreuil en 2014"
Dominique Voynet, le 4 octobre 2013 (photo MaxPPP)

Dominique Voynet jette l'éponge. La maire EELV de Montreuil, figure de l'écologie en France et ancienne ministre de Lionel Jospin, annonce, ce lundi 25 septembre, qu'elle ne sera pas candidate à un second mandat à la mairie de Montreuil, dans un entretien avec Libération, et dans une tribune publiée dans le quotidien, que l'élue publie également sur son blog.

On lit ainsi dans ce long texte très personnel :

J’ai pris la lourde décision de ne pas me représenter en mars.

Suivi d'une première explication, immédiate : Dominique Voynet souffre du climat du "touspourris" :

Parce que je souffre profondément de la dégradation de la vie politique et du climat qui conduit, à Montreuil comme ailleurs, à englober tous les politiques d’une même suspicion, et de plus en plus souvent d’un même mépris, ceux qui ne cumulent pas comme ceux qui cumulent, ceux qui sont intègres comme ceux qui sont corrompus, ceux qui brossent leurs clientèles dans le sens du poil comme ceux qui refusent d’accorder des passe-droits (...).

La ministre EELV du Logement, Cécile Duflot, a salué, sur son compte twitter, la réaction d'une élue "sincère, lucide, franche, combative et inchangée".

  

Dominique Voynet, qui avait été élue maire de la ville d'un peu plus de 100.000 habitants en 2008 après plus de 70 ans de vie municipale dominée par le parti communiste, motive encore sa décision par le refus d'user de "la démagogie la plus abjecte et d’arguments aux relents lepénistes" qui est, selon elle, utilisé par certains de ses concurrents - qu'elle ne nomme pas.

Elle évoque toutefois également dans son texte les "banderilles plantées, à longueur de temps (...) par des gens dont le seul projet est de reconquérir ce qu’ils considèrent comme leur bien, leur fief, à n’importe quel prix", sous-entendant clairement que l'attitude de l'ancienne majorité communiste de la ville a sinon motivé, au moins accéléré, sa décision. 

Le texte a également un petit air de testament politique.

On peut ainsi y lire des extraits tels que : 

Première ministre écologiste de l’histoire de notre pays, dans le gouvernement de Lionel Jospin, j’ai prouvé – comme le font aujourd’hui Cécile Duflot et Pascal Canfin, que je soutiens de toutes mes forces – qu’on pouvait assumer de lourdes responsabilités sans se renier.

Ou bien encore : 

J’étais une très jeune femme quand je me suis engagée en politique, il y a plus de trente ans.

Mai 68 était passé par là, et nous croyions de toutes nos forces qu’on pouvait "changer la vie".

Avec d’autres, je me suis lancée à corps perdu dans la construction du mouvement écologiste.  Nous étions écologistes, féministes, non-violents, européens.

Contacté par le Lab, le député socialiste Razzy Hammadi, qui a annoncé sa candidature dans la ville, a repoussé toute déclaration officielle sur la décision de Dominique Voynet à mardi 26 novembre. Il y a quelques semaines, il dénonçait encore "l'angélisme" de Dominique Voynet. 

Ce 25 novembre, un proche de Razzy Hammadi évoque toutefois à voix haute, au Lab, la possibilité d'une fusion des listes : 

On ne sait pas ce que l'ensemble de son équipe va faire.

Les possibilités étaient déjà ouvertes, mais ça montre d'autant plus la nécessité d'arriver à construire une équipe rassembléeavec l'ensemble des sensibilités de la gauche.

De son côté, Patrick Petitjean, un conseiller municipal EELV de Montreuil, très proche de Dominique Voynet, parle de la future liste écolo qui se présentera dans la ville, au futur, et sans hésitation aucune : 

Du rab sur le Lab

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