Duflot, Canfin, Durand, Placé : Manuel Valls, accusé de "déclencher le désordre", dans le viseur des écolos

Publié à 10h06, le 21 août 2013 , Modifié à 10h06, le 21 août 2013

Duflot, Canfin, Durand, Placé : Manuel Valls, accusé de "déclencher le désordre", dans le viseur des écolos

OFFENSIVE - L’opération semble concertée. Quatre cadres des verts, et non des moindres puisque deux ministres sont de l’opération, sortent du bois ce mercredi 21 août pour s’en prendre à Manuel Valls : la ministre du Logement Cécile Duflot, dans Libération puis sur France Inter, le ministre du Développement, Pascal Canfin sur le JDD.fr, le patron des sénateurs écolos, Jean-Vincent Placé, sur BFM TV et le secrétaire national d’EELV, Pascal Durand, dans Mediapart.

Dans leur viseur : la ligne du ministre de l’Intérieur sur la réforme pénale (et leur soutien indéfectible à Christiane Taubira) et la "question" du regroupement familial. Mais la tonalité de leur saillie diffère selon leur degré de responsabilités.

 

  1. "Valls, c’est le discours sécuritaire démagogique qui ne marche nulle part"

    >> Cécile Duflot : "En matière de justice, il n’y a qu’une seule ligne de gauche"

    La ministre du Logement a commencé par une interview, sans muselière, à Libération. Un entretien dans lequel l’ancienne boss d’EELV réaffirme son soutien à Christiane Taubira sur la réforme pénale, "la seule ligne de gauche" et affirme clairement qu’il ne peut y avoir de remise en cause du regroupement familial :

    Je crois que la question ne se pose même pas : le droit à vivre en famille ne souffre pas d’exception.

    Invitée de la matinale de France Inter, ce mercredi, Cécile Duflot a modéré sa diatribe, expliquant n’avoir "aucun malaise" avec Manuel Valls, mais sa "part de vérité".

    Ainsi développe-t-elle, sans l’attaquer frontalement mais le comparant en creux à Nicolas Sarkozy :

    J'ai des convictions, j'ai un engagement qui est celui de tous ceux qui se sont engagés à gauche. Et les choses sont simples.

    >> Pascal Canfin : "Valls déclenche le désordre"

    Mêmes éléments de langage chez Pascal Canfin, interviewé par le JDD.fr, que chez Jean-Vincent Placé. A savoir une critique du désordre provoqué par le ministre de l’Intérieur.

    J'ai été surpris par la sortie de Manuel Valls sur la politique migratoire lundi lors du séminaire de rentrée. Pour quelqu'un qui veut incarner l'ordre, c'est lui qui déclenche le désordre.

    Pour le deuxième ministre écolo du gouvernement Ayrault, Manuel Valls se "marginalise au sein de la gauche".

    Et d’assurer que si l’ancien maire d’Evry débarquait à Matignon, il ne voit "pas comment" les Verts pourraient "participer au gouvernement".

    >> Jean-Vincent Placé : "Valls a mis beaucoup de désordre depuis dix jours"

    Invité de BFM TV ce mercredi 21 août, Jean-Vincent Placé ne s’est pas déclaré "agacé" par Manuel Valls, mais a trouvé "paradoxal que celui qui veut incarner l’ordre crée un tel désordre". Un élément de langage déjà développé par Pascal Canfin.

    Saluant la séquence estivale de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault, le patron des sénateurs écolos a déploré l’activisme tous azimuts du ministre de l’Intérieur :

    C’est une drôle de rentrée.

    Valls le trublion de la majorité ? C’est factuel. Il a mis beaucoup de désordre depuis dix jours.

    Soutenant la réforme pénale voulue par Christiane Taubira, l’homme au bar de 47 centimètres n’a pas eu de mots assez durs pour critiquer la possible remise en cause du regroupement familial :

    S’il y avait une réforme qui aille plus en restrictions que Pasqua-Hortefeux sur le regroupement familial, pour un gouvernement de gauche, ce serait indigne, ce serait même infâme.

    >> Pascal Durand : "Peser pour que la ligne de Manuel Valls ne l’emporte pas"

    Parallèlement, le patron du parti écolo, Pascal Durand, a mené la charge, plus violemment encore, dans une interview à Mediapart. Extraits.

    Quand Manuel Valls et Christiane Taubira parlent des questions de sécurité, on voit bien qu’on est plus utile si l'on est aux côtés de Christiane Taubira à la table du conseil des ministres ou au Parlement. On est bien plus utile là qu’en simple commentateurs de la vie politique.

    On ne choisit pas les contraintes dans lesquelles on agit. Autrement dit : nous n’avons pas choisi Manuel Valls comme ministre de l’intérieur.

    La seule chose que nous pouvons faire c’est de peser, à l’intérieur de la majorité, pour que la ligne de Manuel Valls ne l’emporte pas.

    Manuel Valls, c’est le discours sécuritaire démagogique qui ne marche nulle part.

    Il faut que Manuel Valls cesse d’être le porte-parole des syndicats les plus conservateurs de police. Il est dans le corporatisme et se comporte comme le ministre de la police. Il oublie qu’il est ministre de la République et qu’il a vocation à porter l’intérêt général.

     

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