La muselière de Cécile Duflot, théorisée à l’été 2012, lui permet bien "de l’ouvrir un peu". "Quand j’ai un désaccord majeur avec un membre de la majorité, je n’hésite pas à le dire." Et visiblement, dans une interview accordée à Libération, mercredi 21 août, la ministre écologiste du Logement a quelques désaccords à faire connaitre.
Notamment sur le projet gouvernemental en cours de réforme pénale, au coeur de la polémique de l'été. Un sujet qui divise au sein du gouvernement entre Manuel Valls, qui a écrit à François Hollande pour désavouer sa collègue de la Justice, et Christiane Taubira, qui doit porter le texte.
Pour Cécile Duflot, le choix est clair : elle soutient la ligne défendue par Christiane Taubira. Ainsi déclare-t-elle à Libé :
En matière de justice, il n’y a qu’une seule ligne de gauche. Elle est très bien portée par Christiane Taubira.
Une manière de dire que la ligne tenue par le ministre de l’Intérieur est de droite ? Elle ne le dira pas mais développe, attendant avec "confiance" l’arbitrage de Jean-Marc Ayrault :
Nul ne doit oublier que pour être dur avec le crime, il faut aussi être dur avec les causes du crime. Ce n’est pas en bourrant les prisons qu’on améliore la sécurité. C’est la seule approche pragmatique et responsable.
Toujours sur le volet sécurité, la muselière n’est pas de mise. Au sujet de Marseille, où le Premier ministre a promis le renfort de 24 policiers et d'une compagnie de CRS, Cécile Duflot fait entendre sa petite musique. Divergente de Matignon.
Regardez la situation à Marseille : le retour de la sécurité demande une action dans tous les domaines, et pas seulement une approche basée sur le déploiement provisoire des force de l’ordre.
A l’instar d’un David Assouline ou d’une Marisol Touraine, l’ancienne patronne des Verts rappelle également ne pas vouloir remettre en cause le droit au regroupement familial, évoqué par Manuel Valls :
Je crois que la question ne se pose même pas : le droit à vivre en famille ne souffre pas d’exception.
BONUS TRACK :
Cécile Duflot a enlevé la muselière. Vraiment ? Pas tout à fait en fait puisqu’elle reste plus mesurée sur la question du turn-over au ministère de l’Ecologie qui a vu se succédé trois ministres en un peu plus d’un an :
Je ne pourrai le raconter que dans mes mémoires.