[ÉDITO] Quand Jamel Debbouze ne voit pas la montée du racisme

Publié à 09h25, le 06 avril 2015 , Modifié à 09h47, le 06 avril 2015

[ÉDITO] Quand Jamel Debbouze ne voit pas la montée du racisme
Jamel Debbouze et François Hollande © THOMAS RAFFOUX AFP
Image Olivier Duhamel

Olivier Duhamel

Jamel Debbouze aime François Hollande. Il dit lui être "fidèle" car "il fait ce qu'il peut. Ce n'est pas le commandant de bord qui compte en ce moment, c'est l'état de la mer. Et elle est très agitée. François, accroche-toi ! Mets ton gilet de sauvetage !" On conseille pourtant toujours aux acteurs et autres de ne pas trop s’engager pour garder un vaste public. De surcroît, Hollande est impopulaire auprès d’au moins quatre Français sur cinq. La prise de position de Jamel Debbouze est donc plutôt courageuse.

"On est moins insultés" affirme le réalisateur de Pourquoi j’ai pas mangé mon père. Et il justifie son propos en évoquant "la sémantique depuis le gouvernement Hollande". "On ne veut plus nous nettoyer au Kärcher".

Le racisme ne cesse pourtant de monter. La Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme l’avait noté en présentant son rapport l’an dernier. "L''indice longitudinal de tolérance' élaboré par les chercheurs montre une régression. Non seulement la tolérance en France a reculé, pour la quatrième année consécutive, avec une baisse de 3,3 points entre 2012 et 2013, mais encore ce recul s’étend à des groupes sociopolitiques qui jusqu’ici résistaient à la 'tentation xénophobe'. L’indice concernant les Maghrébins et les musulmans continue de se dégrader, ces deux groupes restant d’ailleurs, avec les Roms, les moins bien tolérés. Et, pour la première fois, on assiste entre 2012 et 2013 à une baisse de la tolérance concernant les noirs et les Juifs."

L’autre "effet Charlie".  Tout laisse entendre que le rapport 2015 qui sera prochainement publié confirmera ces sombres tendances. 128 actes antimusulmans ont été dénombrés dans les deux semaines qui ont suivi l’attentat contre Charlie Hebdo, quasi-autant que durant toute l’année 2014

Conclusion : les mots d’en haut n’empêchent pas ce que Jamel Debbouze lui-même appelle "la merde d’en bas"

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