Publié à 07h30, le 16 juin 2015 , Modifié à 07h36, le 16 juin 2015

Balladur estime que, comme lui en 1995, Sarkozy aurait dû demander aux militants d'arrêter de siffler Juppé

© THOMAS COEX / AFP

FUCK LE SYSTÈME - Edouard Balladur est un punk, un vrai. Pourquoi ? Parce que quand il estime qu'il le faut, l'ancien Premier ministre n'hésite pas à aller à rebours de l'opinion. Même quand elle semble être de son côté.

Par exemple, le sage chez qui les ambitieux viennent prendre conseil a moyennement apprécié les sifflets lancés contre Alain Juppé à l'occasion du congrès de Les Républicains. Surtout, il regrette que son ancien protégé, aka Nicolas Sarkozy, ne soit pas intervenu pour faire stopper les huées. Il le fait savoir en évoquant sa propre expérience. Cité par L'Opinion lundi 15 juin, il dit :

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Il aurait dû demander aux gens d’arrêter. Moi-même je l’ai fait en 1995.

 

"

Et Édouard Balladur a raison. Au soir du premier tour de l'élection présidentielle de 1995, le Premier ministre d'alors avait été devancé par Lionel Jospin et Jacques Chirac. Lors de sa déclaration post-résultats, Édouard Balladur avait demandé à ceux qui sifflaient le maire de Paris de se calmer. Un "je vous demande de vous arrêter" devenu culte et à revoir ci-dessous en vidéo :



Nicolas Sarkozy, lui, n'a pas eu la même attitude lorsque, face à lui, Alain Juppé s'est fait conspuer. Le 30 mai, lors du congrès fondateur de Les Républicains, l'ancien Premier ministre a de nouveau essuyé quelques huées avant de prendre la parole à la tribune. "Ça me fait de la peine mais ça ne change pas ma détermination", avait reconnu Alain Juppé.

"Pour moi, avoir la chance de présider une famille politique qui compte dans ses rangs un homme d'Etat comme Alain Juppé, c'est une richesse pour nous", avait lancé Nicolas Sarkozy peu après. Mais, quand certains huaient l'ancien Premier ministre, le successeur de Jean-François Copé est resté silencieux.

Début juin, Édouard Balladur s'était dit "flatté" d'avoir été comparé à Alain Juppé par Nicolas Sarkozy. Une pique de la part de l'ex-chef de l'État qui imaginait pour Alain Juppé le même destin présidentiel qu'Édouard Balladur.