Lors du comité interministériel des droits des femmes du 30 novembre, Najat Vallaud-Belkacem a acté un objectif : s'attaquer au sexisme ordinaire et atteindre l'égalité des sexes. Invitée de Canal Plus ce 4 décembre, la ministre des Droits des femmes a pris en exemple les stéréotypes véhiculés par les médias :
Vous prenez la télévision, vous prenez le nombre de femmes interrogées en tant qu’expertes, elles sont beaucoup moins nombreuses que ce qu’elles représentent.
Ce n’est pas au pouvoir public de décider des programmes mais c'est à lui de dire à Radio France ou France Télévision, dans les cahiers des charges et les conventions, qu’il y a un objectif d’une meilleure représentation des deux sexes à l’écran. Et pas d'un côté les femmes dans un rôle souvent de victime et de témoin et, de l'autre, les hommes dans un rôle souvent d’expert ... C’est ça qui conforte les images et les stéréotypes !
La journaliste l'interroge alors sur la traditionnelle élection de Miss Franceà venir sur TF1. Cette émission, qui cantonne les femmes à un rôle esthétique, doit-elle être censurée ? Léger embarras de Najat Vallaud-Belkacem qui ne souhaite visiblement froisser personne. Et réponse tout en nuance :
Non, nous ne sommes pas dans une logique de la censure. Qu’il y ait des manifestations qui valorisent la beauté des femmes ... objectivement les femmes sont belles et c’est tant mieux !(rire)
En revanche, les femmes intelligentes existent aussi !Et donc j’aimerais qu’on valorise tout autant l’intelligence des femmes, les femmes sportives, les femmes bricoleuses, les femmes chefs d’entreprise car elles existent aussi.
Et si elles n’existent pas en nombre suffisant c’est précisément parce qu’on n’a pas laissé imaginer aux jeunes filles qu’elles pouvaient le devenir.
Le gouvernement va également demander au CSA d'adresser aux chaines une liste de recommandations "pour lutter contre les atteintes à l'image des femmes".
Enfin, la ministre explique que le décret "qui liste les sports diffusés gratuitement à la télévision" va être revu pour que davantage de sports féminins soient accessibles.