MUTATION - En qualifiant de courtoise sa rencontre à l’Elysée avec François Hollande et dans l’espoir de profiter de la crise à l’UMP, Marine Le Pen souhaite plus que jamais faire du FN "un parti de gouvernement, susceptible demain de pouvoir exercer le pouvoir".
Face à la crise que traverse l’UMP et qui rend le principal parti d’opposition inaudible face au gouvernement, Marine Le Pen annonce vouloir "porter l’opposition au gouvernement actuel".
Dans la continuité de cette logique de dédiabolisation, Marine Le Pen met en avant le fait d’avoir été finalement reçue à l’Elysée par François Hollande dans le cadre des consultations sur les conclusions de la commission Jospin.
Et en profite pour tacler, mardi 4 décembre sur Radio Classique, Nicolas Sarkozy, qu’elle apprécie moins que le chef de l’Etat socialiste ?
Hollande ? Je n’avais pas d’a priori sur l’homme. Je combats de manière virulente sa politique mais c’était un exercice où la majorité reçoit l’opposition. Cet exercice s’est déroulé avec courtoisie républicaine. (…)
Humainement, la manière dont se comporte François Hollande prête moins le flanc à la critique que la manière dont se présentait Nicolas Sarkozy.
Ce mardi, la présidente du Front national a également tenu un discours visant à faire sortir son parti de l’image d’un mouvement de protestation.
Dans le viseur ? L’idée récurrente de devenir un parti "majoritaire" :
Cela fait longtemps que nous sommes dans cet état d’esprit.
J’ai œuvré depuis dix ans à transformer le Front national en parti de gouvernement, c’est-à-dire en parti susceptible demain de pouvoir accéder et exercer le pouvoir.
Reprenant son credo "le FN est le centre de gravité de la vie politique" qu’elle avait développé en fin de campagne présidentielle, Marine Le Pen estime que son programme avait constitué une référence pour les autres formations. Ce qui la légitime, selon elle, d'autant plus comme un potentiel parti de gouvernement :
Notre travail a été si performant qu’un certains nombres de mouvements politiques, pendant la campagne présidentielle, sont venus piocher dans notre programme, notre projet. Avec plus ou moins de sincérité ou d’honnêteté.