Les Français vont avoir une nouvelle occasion de se rendre aux urnes. Pour un tout nouveau scrutin au suffrage universel direct. Jeudi 18 juillet, dans la soirée, l'Assemblée a voté le principe que les conseillers des métropoles seront élus au suffrage universel direct à partir de 2020, droite et Front de gauche s'unissant pour dénoncer "un coup de force".
Les députés ont voté par 61 voix contre 45 - seule une partie des socialistes et les écologistes ont voté le texte-, dans le cadre du projet de loi de décentralisation, un amendement de dernière minute du gouvernement s'engageant à ce que "les conseillers communautaires des métropoles" soient élus au suffrage universel direct à partir de 2020.
Tandis que les députés de droite se déclaraient soufflés par ce "coup de force", l'écologiste Denis Baupin s'est immédiatement dit "très heureux d'avoir été entendu". Tout comme le coprésident du groupe écolo, François de Rugy, qui a tweeté sa satisfaction, retweeté par Barbara Pompili :
#DirectAN L'Assemblée a adopté amendement commun #PS#EELV pour élection directe des élus des métropoles cc @PompiliBarbara@faureolivier — François de Rugy (@FdeRugy) July 18, 2013
Son groupe réclame en effet, depuis le début du débat sur cette première loi de décentralisation, une telle élection au suffrage universel pour les conseillers de toutes les métropoles.
Mais le poids d’EELV dans ce vote n’a pas plu au truculent député UMP Jacques Myard, qui s’est écrié, avec son sens de la formule provocatrice :
On est sous la IVeme République, ce sont les écologistes qui font la loi.
Députés de droite et du Front de gauche ont conjugué leurs voix pour dénoncer tant la forme de cette décision - un amendement gouvernemental de dernière minute - que le fond.
"Ce sera la mort des communes et des départements", a immédiatement jugé Marc Dolez (FG), ajoutant "pourquoi tant de précipitation? pour envoyer un signe à un groupe (les écologistes) qui met cela en condition pour voter votre loi".
Députés PS et EELV se sont appliqués à justifier la mesure annoncée en disant que "l'on doit entendre la parole des citoyens".
L'ancien ministre Patrick Ollier (UMP) a accusé Marylise Lebranchu de "marcher allègrement sur les droits du Parlement" et souligné que le gouvernement "préparait la mort annoncée des maires et des communes alors qu'il passe son temps à dire que les communes sont nécessaires à la démocratie".