J’APPROUVE CE MESSAGE– C’est une vidéo de trois minutes, enregistrée sur fond neutre, mais dont le message est, lui, sans équivoque aucune.
François Hollande a choisi son chouchou dans le cadre des élections législatives italiennes qui se dérouleront dimanche 24 et lundi 25 février, et qui conduiront les italiens à choisir un nouveau chef de gouvernement.
Le chef de l’Etat français a même témoigné des marques de soutien très directes à Pier Luigi Bersani, son protégé, lui qui regrettait pourtant, en mars 2012, l’intervention d’Angela Merkel dans le cadre des présidentielles françaises.
Cette vidéo de François Hollande, prise de parole qui ne figurait sur aucun agenda officiel et n’a fait l’objet d’aucune diffusion par l’Elysée, a notamment été diffusée le samedi 9 février, à Turin, à l’occasion d’un "forum de la gauche européenne", en présence du ministre délégué aux Affaires européennes, Bernard Cazeneuve, avant d’être mise en ligne sur le compte YouTube du parti démocrate italien, où il plafonne pour l'instant à deux cents vues.
François Hollande s’y place pourtant de manière très marquée en "allié" de son "cher Pier Luigi", et explique que les "adversaires" du candidat du Parti démocrate italien sont "les mêmes" que les siens.
Voici l’intégralité de cette vidéo, que Le Lab republie :
Cette prise de parole d’un chef de gouvernement en exercice dans une élection interne est d’autant plus surprenante que, dans le cadre de la présidentielle française, François Hollande avait fortement critiqué l’ingérence d’Angela Merkel, la chancelière allemande, dans les débats français.
Invité de l’émission "12/13 dimanche", le dimanche 4 mars, François Hollande avait ainsi énoncé, réagissant à l’intervention prêtée à Angela Merkel de ne pas le recevoir :
"C’est le peuple français qui va décider de son avenir.
Ce ne sont pas des dirigeants européens, que je respecte par ailleurs, qui doivent peser sur la décision du peuple français.
Nous sommes une grande nation, nous sommes un grand pays, qui ne se fait pas commander ses choix par des chefs d’Etat et de gouvernement amis mais extérieurs à notre démocratie […].
"
Voici ce son :
Bonus track : le verbatim de l’intégralité de l’intervention de François Hollande, samedi 9 février, en faveur de Pier Luigi
Chers amis, cher Pier Luigi,
Aujourd’hui, certains veulent faire disparaître tout simplement l’Europe. Vous, vous proposez de la faire renaître. Je vous suis.
Notre continent, chacun le sait, est devenu celui de l’austérité, du chômage. Et donc, il doit retrouver espoir, confiance, solidarité. C’est l’enjeu des élections du 25 février en Italie.
Vos adversaires, ce sont toujours les mêmes. Nous les connaissons bien : ce sont aussi les nôtres. Les conservateurs, les populistes, ceux qui utilisent la colère, le désarroi des peuples, pour installer encore plus de libéralisme. Ceux qui dénoncent et raillent la politique, pour en faire leur nouveau métier.
Ils sont puissants, ils sont menacants. Et donc, vous devez compter sur vos alliés.
Vos amis, ce sont ceux qui, en Italie, sont attachés à la démocratie, et ont le sens de l’intérêt général.
En Europe, vos amis, ce sont ceux qui veulent construire avec vous une politique sérieuse, innovante, juste.
Cher Pier Luigi,
Je sais ce que tu as fait à la tête de ton parti pour la démocratie, en Italie.
Tu as brillamment remporté les primaires.
Moi-même, j’ai suivi le même parcours.
J’ai dirigé le Parti socialiste en France pendant dix ans, et l’année dernière, les électeurs de gauche m’avaient choisi pour être leur candidat. Je te souhaite le même succès.
L’Europe a besoin aujourd’hui de responsables politiques crédibles pour sa renaissance.
Elle a besoin d’une nouvelle orientation pour la croissance, pour la maîtrise de la finance, pour une union politique plus forte. Bref, l’Europe, elle a besoin de progressistes à sa tête.
Voilà ce que les électeurs auront a décidé le 25 février prochain.
Poursuivre le redressement nécessaire, en Italie, en donnant davantage de place à la justice, c’est-à-dire la première place.
L’Europe, elle a besoin d’une Italie et d’une France unies, pour agir ensemble. Et c’est pourquoi aujourd’hui, je veux exprimer tous mes encouragements à mon ami Pier Luigi Bersani, et toute ma confiance dans le peuple italien qui sera souverain pour décider non seulement de son orientation, mais aussi de l’avenir de l’Europe.
Chers amis, l’Europe vous attend, l’Europe attend l’Italie, et je suis sûr que vous serez au rendez-vous de sa renaissance.
Merci, à bientôt, au lendemain du 25 février […].