Publié à 08h47, le 19 juin 2013 , Modifié à 09h33, le 19 juin 2013

Enregistrement mettant en cause Jérôme Cahuzac : Alain Vidalies défend la décision de François Hollande

AFFAIRE CAHUZAC - Le directeur de cabinet adjoint de François Hollande, Alain Zabulon, l'a confirmé hier : François Hollande a su le 15 décembre que Michel Gonelle l'avait contacté à l'Elysée le même jour pour lui proposer de lui remettre l'enregistrement mettant en cause le ministre du Budget. Un enregistrement diffusé par Mediapart dix jours plus tôt.

François Hollande a alors estimé que son détenteur devait le remettre à la Justice et non à la présidence de la République. Jérôme Cahuzac, lui, a démissionné le 19 mars, après ouverture d'une information judiciare à son encontre.

Une décision défendue ce 19 juin sur Canal plus par Alain Vidalies. Conseiller de se tourner vers la Justice, "n'était-ce pas une façon de s'en laver les mains ?", lui demande la journaliste. Dans sa réponse, le ministre des Relations avec le Parlement invoque la séparation des pouvoirs :

L’intéressé appelle à la présidence de la République, normalement c’est plutôt le procureur de la République qu’il aurait dû appeler.

Que le président, dans la séparation des pouvoirs, dans une affaire aussi grave, renvoie vers la Justice, c’est la seule réponse possible dans un Etat de droit.

Quand la justice a établi la culpabilité [de Jérôme Cahuzac], alors la décision a été prise immédiatement.

Le collaborateur de François Hollande, qui quittera bientôt ses fonctions pour être nommé coordinateur national du resneignement à l'Elysée, a été auditionné le 18 juin par la commission d'enquête sur la gestion de l'affaire Cahuzac par l'Elysée. [>> une audition suivie par Le Lab et racontée ici]

Il raconte avoir informé le 15 décembre François Hollande de la volonté de Michel Gonelle, ancien maire RPR de Villeneuve-sur-Lot, de lui remettre l'enregistrement de Jérôme Cahuzac. Le président lui aurait alors répondu :

Si vous avez un nouveau contact avec Mr Gonelle, dites-lui que ces informations doivent être sans délai apportées à la connaissance de la justice.

Alain Zabulon assure également sur Michel Gonelle ne l'a jamais recontacté. La consigne de remise à la Justice n'a donc jamais été passée.