Et là, Angela Merkel dit qu’elle veut lutter contre la montée du FN

Publié à 16h50, le 03 mai 2016 , Modifié à 18h51, le 03 mai 2016

Et là, Angela Merkel dit qu’elle veut lutter contre la montée du FN
Angela Merkel. © Thomas Kienzle / AFP

Il n’y a pas qu’en France que la montée du Front national inquiète. En Allemagne aussi. Alors que l’extrême droite de l’AfD (le parti populiste de droite Alternative pour l'Allemagne) a percé lors des élections régionales, Angela Merkel s’est engagée, ce mardi 3 mai, à lutter contre la montée du parti de Marine Le Pen dans l’hexagone.

Devant des élèves francophones à Berlin, la chancelière allemande a notamment, par ce biais, répondu aux nombreuses critiques de Marine Le Pen sur l’Allemagne. Et Angela Merkel de lancer lors de sa visite du lycée français de Berlin :

 

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Je vais essayer de contribuer à ce qu'évidemment d'autres forces politiques soient plus fortes que le Front national pour autant qu'on puisse le faire de l'étranger.

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Il est rare qu’un chef d’Etat étranger se prononce sur la situation politique interne à un autre pays. Mais Angela Merkel, qui elle-même a peu l’habitude de s’exprimer sur la situation intérieure française, a ajouté que le FN était "une force à laquelle nous devons nous confronter". Et d’établir une comparaison avec l’extrême droite allemande, saluée récemment par le FN pour ses succès électoraux :

 

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Comme nous avons désormais en Allemagne des forces politiques qui ont un discours très négatif sur l'Europe quand on voit la rhétorique de l'AfD.

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La solution de la dirigeante allemande pour enrayer la percée du discours frontiste ? L’Europe. "Nous devons veiller à ce que l'Europe soit un projet que les gens comprennent. C'est mieux avec l'Europe que sans l'Europe", a-t-elle poursuivi. Pas sûr que ce discours pro-européen touche le cœur des électeurs FN dont la lutte contre l’Union européenne est un pont névralgique. Le FN et l'AfD, qui ont des positions fort différentes sur les questions économiques par exemple, se caractérisant par un discours anti-européen.

Parmi ses diatribes anti-allemandes, Marine Le Pen avait qualifié l'an dernier Angela Merkel "d'impératrice" et l'avait accusée de "chercher à imposer une immigration clandestine 'à la schlague' à toute l'Europe, après lui avoir imposé son ordre financier".

[Edit 18h15]

Marine Le Pen a vivement réagi à ces propos de la chancelière allemande. Dans un communiqué, la présidente du FN a dénoncé des "propos très graves" qui "témoignent d’une ingérence dans nos affaires intérieures aussi outrancière qu’humiliante pour la France". Et d'embrayer sur une critique de la "soumission" de la France à l'Allemagne, répétant son attaque polémique contre François Hollande qu'elle avait qualifié, en octobre dernier au Parlement européen, de "vice-chancelier, administrateur de la province France". Ce 3 mai, elle écrit donc :

 

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[Ces propos] marquent une cruelle vérité : celle de la soumission de notre pays à l’Allemagne. Pour s’autoriser de tels propos, il faut en effet que la Chancelière allemande considère définitivement la France comme son pré-carré et François Hollande comme son vice-chancelier, par ailleurs si faible qu’il faudrait même l’aider, chez lui, à lutter contre son principal parti d’opposition.

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Déplorant par avance l'absence de "réaction officielle française" à ce qu'elle qualifie "d'ingérence", elle ajoute : "Cette affaire a cependant le mérite d’éclairer les Français sur certaines réalités politiques. L’UMPS est bel et bien le parti de Berlin et de Bruxelles, quand le Front National est le seul mouvement à défendre les intérêts du peuple français."

Des arguments également développés sur Twitter par le numéro 2 du FN, Florian Philippot :

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