Et là, Sylvia Pinel flingue l'idée de primaire à gauche proposée par Jean-Christophe Cambadélis

Publié à 10h27, le 18 juin 2016 , Modifié à 17h26, le 18 juin 2016

Et là, Sylvia Pinel flingue l'idée de primaire à gauche proposée par Jean-Christophe Cambadélis
Sylvia Pinel, manifestement enjouée par la tenue d'une primaire à gauche telle qu'annoncée par le patron du PS © ERIC PIERMONT / AFP

Sans surprise, l'annonce par Jean-Christophe Cambadélis de la tenue d'une primaire à gauche en vue de 2017, avec ou sans François Hollande, n'a pas fait que des heureux à gauche. Le patron du PS plaide pour une compétition de "toute la gauche" ou à défaut, en cas de refus du PCF et de EELV, de "la belle alliance populaire". Soit des alliés du gouvernement. Et même chez ces derniers, l'emballement n'est pas total.

Car si le PRG (Parti radical de gauche) est un partenaire fidèle de l'exécutif (plusieurs de ses membre sont ou ont été ministres depuis 2012), l'une de ses principales représentantes est visiblement moyennement enchantée à l'idée de voir sa formation participer à cette compétition, du moins sous ces conditions. Sylvia Pinel, ancienne ministre du Logement et aspirante présidente du PRG, a en effet dit sans ambages tout le mal qu'elle pense de cette primaire ainsi présentée. Sur Twitter vendredi 17 juin, la députée du Tarn-et-Garonne a fustigé par avance ce "simulacre" ou cette "parodie de primaires [sic]" :

Si même le PRG ne se sent plus lié par l'idée de "gauche de gouvernement", il risque de ne pas y avoir grand monde sur la ligne de départ... Ce qui aura l'avantage d'offrir un contraste saisissant avec la primaire de la droite, mais avouez que cela reste un peu léger comme argument. À noter toutefois que le boss du PRG et candidat à la primaire de 2011, Jean-Michel Baylet (ministre de l'Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales), n'a pas commenté l'annonce de Jean-Christophe Cambadélis

Du côté du PS aussi, certains ont marqué leur circonspection. La plupart des frondeurs en vue (Benoît Hamon, Aurélie Filippetti, Laurent Baumel...) n'en ont pas dit un mot. Seul Christian Paul, député de la Nièvre, y a accordé un peu d'attention. Mais seulement pour signifier que certaines conditions allaient encore devoir être assurées pour garantir son intérêt :

"On considère à ce stade que c'est une avancée, mais il faut que cette primaire soit irréversible, loyal, ouverte. Le texte présenté hier soir est très imprécis et général", a-t-il par ailleurs affirmé à l'AFP.

Arnaud Montebourg, qui a visiblement-très-envie-de-se-présenter-mais-ne-l'annonce-pas-encore, est pour sa part resté muet sur le sujet. Tout comme la sénatrice socialiste Marie-Noëlle Lienemann, sorte de meilleure ennemie de François Hollande et d'ores et déjà candidate à la primaire. Et on attend toujours des nouvelles officielles d'EELV.

Du côté du PCF, c'est Olivier Dartigolles qui s'est chargé de renvoyer "Camba" dans ses 22 :

On imagine que ça veut dire "non".

Une version provisoire de la résolution sur la primaire a été transmise vendredi soir aux participants à la commission d'organisation de la primaire du PS, qui se réunit samedi matin, avant une assemblée du conseil national du parti dans l'après-midi. Le texte, dont l'AFP a obtenu une copie, appelle le PCF et EELV à se joindre à l'organisation d'une primaire de toute la gauche, et propose en attendant leur réponse que le PS "s'engage d'ores et déjà dans une démarche de rassemblement par le débat".

"Faute de soutien des Verts et du PCF à une primaire de toute la gauche, le Parti socialiste décide d'organiser une primaire ouverte aux acteurs de la Belle Alliance populaire (PS, PRG, UDE, ndlr) et tous ceux qui soutiendraient la démarche, est-il écrit. Il reste disponible pour une primaire de toute la gauche les deux premières semaines de décembre comme cela avait été envisagé. Si tel n’était pas le cas, il propose d’organiser des primaires de l’unité les 22 et 29 janvier. La date d’ouverture des candidatures sera le 1er décembre et la clôture des candidatures, le 15 décembre".

"Les modalités de vote, de débat seront fixées par la commission de suivi des primaires, soumises à nos partenaires et ratifiées pour ce qui concerne le Parti socialiste par un Conseil national dimanche 2 octobre", conclut Jean-Christophe Cambadélis.

Interrogé par l'AFP, le député et "monsieur élection" du PS Christophe Borgel a affirmé que l'intention du PS était bien d'organiser une primaire "citoyenne", sur le "périmètre politique" de la Belle Alliance populaire. A priori, François Hollande aurait donné son accord pour cette primaire. Une primaire qui lui servirait alors de moyen de "relégitimation", lui qui est toujours aussi impopulaire et contesté à gauche, et dont peu de Français disent souhaiter une candidature en 2017.





[BONUS TRACK] C'est (vraiment) parti

Le Conseil national du Parti socialiste a décidé à l'unanimité, samedi, d'organiser une primaire pour désigner son candidat à la présidentielle en 2017. Le "Parti socialiste décide d'organiser une primaire ouverte aux acteurs de la Belle Alliance populaire [PS, PRG, écologistes pro-gouvernement, ndlr] et [à] tous ceux qui soutiendraient la démarche", les 22 et 29 janvier, prévoit le texte soumis au parlement du parti.

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