Et voilà la première demande de démission du quinquennat Macron par le FN

Publié à 12h14, le 24 mai 2017 , Modifié à 12h33, le 24 mai 2017

Et voilà la première demande de démission du quinquennat Macron par le FN
Marine Le Pen © SYLVAIN THOMAS / AFP

Plus fort que Jean-François Copé (pourtant pas peu productif en la matière), le Front national s'est fait une spécialité de demander des démissions. Le quinquennat Hollande, avec diverses affaires concernant des ministres et des résultats économiques contestés, leur avait offert de nombreuses occasions de réclamer des têtes - même si ce n'était pas toujours très sérieux. Le quinquennat Macron, lui, vient tout juste de commencer. Plus précisément, le gouvernement Philippe a été annoncé il y a une semaine pile poil. Et pour *fêter* ça, quelqu'un au Front demande la démission de quelqu'un au gouvernement.

En l'occurrence, il s'agit de nulle autre que Marine Le Pen estimant, mercredi 24 mai, que Richard Ferrand doit quitter son poste de ministre de la Cohésion des territoires, après que Le Canard Enchaîné a révélé une affaire immobilière opérée par lui-même et son épouse. La candidate défaite au second tour de la présidentielle et présidente du FN lui demande de "poser sa démission", ce qui serait "la moindre des choses", lors de l'émission Questions d'info (LCP, Le Monde, AFP, franceinfo:) :

Marine Le Pen est donc la première personnalité politique de premier plan à s'engouffrer de la sorte dans cette brèche. Mais pour être tout à fait honnête, les jeunes socialistes avaient déjà formulé la même demande concernant Richard Ferrand un peu plus tôt ce mercredi :

Ces demandes ont toutefois peu de chances d'aboutir, l'entourage du Premier ministre Édouard Philippe ayant déjà écarté l'hypothèse d'une démission du ministre auprès de l'agence de presse Reuters.

Tout en précisant que cela n'a rien d'illégal, Le Canard rapporte ce mercredi que les Mutuelles de Bretagne, dont Richard Ferrand était alors le directeur général, ont loué à partir de 2011 des locaux, à Brest, appartenant à une société détenue par sa compagne. "C'était la proposition la moins chère ! Le prix était conforme au marché et rien n'a été caché : tout le monde savait que cette SCI était la propriété de ma compagne", a déclaré l'intéressé à l'hebdomadaire. Selon le palmipède, le lien entre Richard Ferrand et la gérante de la SCI dénommée Saca ne figure pas sur le procès-verbal de la réunion du conseil d'administration des Mutuelles de Bretagne durant laquelle l'offre a été retenue, en 2011. Toujours selon le journal, la société a mis à disposition des Mutuelles de Bretagne des bureaux d'une surface totale de 379 m2 pour un loyer annuel de 42.000 euros.

"L'honnêteté de Richard Ferrand n'est pas en cause. Personne ne conteste que cette opération a été profitable aux Mutuelles de Bretagne, a-t-on réagi à Matignon. Cette opération s'est faite dans la plus complète transparence. Tout le monde est d'accord pour saluer le bilan de Richard Ferrand aux Mutuelles de Bretagne." Et d'ajouter qu'un courrier à en-tête du conseil d'administration des Mutuelles de Bretagne prouve que la nature des relations entre Richard Ferrand et sa compagne, bénéficiaire de l'appel d'offre mieux disant, était connue.



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