Les règles sont les règles. C'est en substance ce que l'on peut lire dans le communiqué de Manuel Valls publié le 15 octobre au soir pour expliquer l'expulsion de Leonarda, une collégienne rom kosovare alors en pleine excursion scolaire, et de sa famille. Une démarche qui a suscité l'indignation jusqu'au Parti socialiste.
Dans ce communiqué, le ministre de l'Intérieur évoque la "fermeté" et le "respect des droits des étrangers" :
[J'applique] avec fermeté les décisions d'éloignement tout en veillant scrupuleusement au respect des droits des étrangers qui font l'objet d'une mesure d'éloignement.
En détaillant la manière dont l'expulsion s'est déroulée, il affirme en creux que que ces règles de fermeté et de respect des droits des étrangers ont été respectées.
Ainsi, selon la version de son ministère, la police aux frontières et la gendarmerie se sont rendues le 9 octobre au domicile de la mère et des enfants pour assurer leur retour au Kosovo et ont constaté l'absence de Leonarda, effectivement partie avec sa classe.
Il a ensuite été convenu avec la famille et l'enseignante en charge de la sortie scolaire de faire descendre la collégienne du bus :
Un membre du comité de soutien de la famille a, en présence de la mère, appelé cette jeune fille sur son téléphone portable.
Il a été convenu entre la famille, le représentant de son comité de soutien, l'enseignante en charge de la sortie scolaire et les forces de l'ordre de laisser la jeune fille sortir du busafin de lui permettre de rejoindre sa famille dans le cadre de l'exécution de la mesure d'éloignement.
La jeune fille est descendue du bus pour attendre les fonctionnaires qui sont venus la prendre en charge.
Selon le récit d'une enseignante présente dans le car, ce dernier se serait finalement arrêté sur le parking d'un autre établissement scolaire pour procéder à l'arrestation. Selon Réseau éducation sans frontières (RESF), les élèves et les professeurs ont été "profondément choqués par les méthodes utilisées".