Après la fusillade devant un collège juif de Toulouse, où quatre personnes, dont trois enfants, ont trouvé la mort, les candidats défilent sur les lieux du drame, tout en ayant annoncé, pour la plupart d'entre eux, une "suspension" de leur campagne.
Ce tragique fait divers, et ses conséquences, en rappelle un précédent : celui de la tuerie de Nanterre en 2002.
Huit morts et 19 blessés à Nanterre
Sur liberation.fr
"N'exploitez pas Nanterre". Ce message, c'est celui qui s'étalait, le 28 mars 2002, à la une de Libération,36 heures après la "tuerie de Nanterre".
Un appel ferme, directement adressé aux candidats à la présidentielle d'alors, qui étaient entrés en campagne depuis quelques jours.
Un appel qui, d'ailleurs, n'avait pas forcément été complètement entendu : retour sur les faits.
Mercredi 26 mars 2002. Le conseil municipal de Nanterre commence à 19 heures, et dure cinq heures. A son issue, Richard Durn, 33 ans, tue huit élus, en blesse 19.
Fabrice Tassel, dans Libération raconte :
Sans un mot. Richard Durn dispose de 6 chargeurs de 15 balles chacun et d'un chargeur rallongé de 26 munitions. Il tire, recharge, tire, le bras tendu, sans un mot. Une quarantaine de projectiles au total, dont la plupart font mouche.
"Placé en garde à vue le jour même de la tuerie de Nanterre à la brigade criminelle de Paris, Richard Durn avoue ses crimes", poursuit le quotidien. Le lendemain matin, à 10h15, il se suicide en se défenestrant.
Le 29 mars, Jacques Chirac déclare :
"L'insécurité, ça va de l'incivilité ordinaire au drame que nous avons connu cette nuit."
Et associe par cette phrase la tuerie à l'insécurité.
Tollé à gauche qui dénonce une récupération politique. Noël Mamère, qui lui aussi était candidat à la présidentielle, avait réagi ainsi :
Entretenir ce sentiment de peur, de fragilité, d'insécurité, c'est à la fois irresponsable et obscène.
Et franchement qu'un président de la République soit capable de faire ça... je suis écoeuré.
A voir ici :
A noter : Slate relève, ce lundi 19 mars, un appel à la non-exploitation politique, lancé par un certain ... François Hollande :
"On n'est jamais à l'abri de la folie.
Est-ce que certains voudront déplacer le sujet sur le thème de l’insécurité en général? Cette histoire est tragique, horrible.
Et malheur à ceux qui en feraient un élément de campagne."