Faussement gentil, Jean-Christophe Cambadélis en appelle au retour du "Harlem Désir qui fit les beaux jours de SOS Racisme"

Publié à 12h27, le 23 août 2013 , Modifié à 12h31, le 23 août 2013

Faussement gentil, Jean-Christophe Cambadélis en appelle au retour du "Harlem Désir qui fit les beaux jours de SOS Racisme"
MaxPPP

DIS, QUAND REVIENDRAS-TU ? - Il ne peut pas l'attaquer de front, même s'il en meurt probablement d'envie. Il ne peut pas non plus affirmer que Harlem Désir fait du bon boulot: dans sa bouche, ce serait probablement un mensonge. Jean-Christophe Cambadélis choisit donc une solution intermédiaire.

Dans une interview  (lien abonnés) qu'il donne au Monde, le député socialiste de Paris, ancien candidat au poste qu'occupe Harlem Désir, joue une subtile partition: il feint de comprendre, et de plaindre le Premier secrétaire, pour mieux l'enfoncer.

Ainsi, lorsque Le Monde lui demande si l'actuel Premier secrétaire "ne fait pas l'affaire", il fait mine de plaindre son camarade : "sa situation n'est pas facile", reconnaît-il. Avant de mettre en garde Harlem Désir: "Mais après l'automne social va s'ouvrir le printemps électoral."

Jean-Christophe Cambadélis se lance alors dans d'inattendues louanges à l'égard de Harlem Désir. Version eighties. Pour mieux critiquer la version 2013 :

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Il faut que nous retrouvions vite le Harlem Désir qui fit les beaux jours de SOS Racisme.

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Les critiques sont ensuite moins voilées :

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Nous n'attendons pas de lui qu'il soit le porte-parole du gouvernement. L'excellent chef d'orchestre Jean-Marc Ayrault devrait pouvoir s'en passer. Nous avons besoin d'un leader d'opinion capable de s'ouvrir à tous les talents et de mobiliser les grands élus, y compris à la gauche du parti.

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Jean-Christophe Cambadélis pose un diagnostic sur l'ensemble du parti, malade, selon lui, de son manque d'indépendance vis a vis du gouvernement :

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Le Parti socialiste se cherche. Il a besoin d'une ligne, d'une énergie créatrice. Il doit retrouver une place centrale dans le dispositif politique. J'avoue ma très grande perplexité quand je vois le gouvernement organiser un séminaire pour réfléchir à la France de 2025. Que reste-t-il au PS ?

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Le député de Paris dresse ensuite la liste des objectifs à atteindre pour son meilleur ennemi Harlem Désir :

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Ce devrait être le rôle du parti d'imaginer la nouvelle France, l'égalité réelle, la liberté ordonnée, la fraternité laïque, et de construire face à la lepénisation rampante de la droite et de la société l'alliance des progressistes.

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Mais lorsqu'il s'agit de parler du Premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis doit reconnaître à Ségolène Royal la meilleure formule: "il fait ce qu'il peut", comme il le confiait au Figaro en juillet dernier .

Du rab sur le Lab

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