ECOUTE-MOI BIEN JEFF - A l'UMP, il fait figure d'autorité sur la question fiscale. Gilles Carrez, député du Val-de-Marne et président de la Commission des Finances à l'Assemblée, a fait des finances publiques sa spécialité. Alors quand Jean-François Copé, patron du parti dont il est membre, annonce des baisses d'impôts à tout va, Gilles Carrez prend sa calculette et prévient: le compte n'y est pas.
Une fois la droite revenue au pouvoir, "il faudra assumer une baisse massive des impôts", déclare le président de l'UMP au Figaro Magazine. Invité de RMC ce 23 août, Gilles Carrez est plus que circonspect :
Ce qui est nécessaire, c'est de faire des économies, de maîtriser les dépenses publiques. Mais pour être crédible il faut dire précisément lesquelles, et comment on s'y prendra.
Parce que annoncer des baisses générales... -5%, -10%, sans préciser de quelle réforme on parle, de quel type d'économies il s'agit, ne me paraît pas suffisamment crédible.
Pas crédible, Jean-François Copé ? Un peu rapide en tout cas lorsqu'il annonce une baisse de 10% des charges pour les entreprises. Selon Gilles Carrez, c'est un travail méticuleux auquel l'UMP devra se livrer si elle veut baisser les impôts :
L'opposition doit se livrer à un travail qui est bien sur difficile, mais un travail d'analyse des différentes propositions d'économies qui sont possibles.
Laurent Wauquiez, lui, se focalise sur la fiscalité locale, et est plus prudent que le président de l'UMP. Dans une interview à des quotidiens locaux, il propose un "pacte municipal" qui engagerait les élus UMP à ce qu'il n'y ait "aucune augmentation des taux d'imposition sur la durée du mandat et un effort de baisse de la dépense publique" lors de leur mandat.