Faut-il lever le secret médical du président ?

Publié à 14h58, le 27 février 2012 , Modifié à 15h51, le 27 février 2012

Faut-il lever le secret médical du président ?
Nicolas Sarkozy sort du Val de Grâce le 27 juillet 2009, après avoir subi une batterie de tests suite à son malaise (Maxppp)

Pompidou, Mitterrand. Deux cas présidentiels où le secret médical a été bien gardé. Et qui posent la question : la transparence sur l'état de santé du chef de l'Etat doit-elle être totale ?

La rédaction du Quotidien du médecin a interrogé des candidats à la présidentielle 2012 sur leur santé actuelle, leur opinion sur la publication ou non d'un bulletin de santé du Président, ainsi que leur promesse de transparence s'ils sont élus le 6 mai prochain.

  1. "Le secret médical ne peut être absolu"

    Sur lequotidiendumedecin.fr

    La rédaction du Quotidien du médecin a interrogé onze candidats. Seul Dominique de Villepin n'a pas souhaité répondre, rapporte le site allodocteurs.fr.

    • Selon Nicolas Sarkozy, "le secret médical ne peut être absolu" pour le chef de l'Etat. Toutefois, tant que le président de la République est en capacité de remplir les tâches de sa fonction, "les Français n'ont pas besoin d’avoir accès à l’ensemble de son dossier médical". Il affirme qu'il continuera à publier chaque année son bulletin de santé, comme il l'a fait durant son quinquennat.
    • François Hollande assure que s’il est élu, il publiera un bulletin de santé régulier, tout en respectant "(son) intimité".  Dans l'interview, il raconte qu’il a souscrit à un prêt pour financer sa campagne électorale, et qu’il a "passé une visite médicale très complète pour fournir toute garantie".
    • François Bayrou assure qu'il publiera un bulletin de santé s'il est élu, et que ses derniers résultats d'examens médicaux sont bons.
    • Pour Marine Le Pen, "la santé du président de la République devient un élément du débat public dès lors qu’une pathologie est particulièrement grave. En dehors de cette limite, les questions de santé relèvent de la vie quotidienne et de la vie privée". Elle s’engage à passer cet examen, si elle est élue, auprès d'un collège de médecins nommés par le conseil de l'Ordre.
    • Eva Joly reste très discrète sur son état de santé, considérant qu'il n'y a aucune information qu'elle juge utile à la qualité du débat présidentielle. Pour elle,  le problème n’est pas la publication ou non du bulletin de santé du président de la République, mais "la place prééminente et totalement excessive" du chef de l'Etat, c’est pour cela qu'elle propose un pouvoir exécutif partagé.
    • Jean-Luc Mélenchon se réjouit de sa bonne forme : "Mon médecin se félicite de mes performances : je suis en parfait état de santé". Pour le candidat du Front de gauche, le problème se situe sur "la concentration des pouvoirs dans les mains d'un seul homme".
  2. Ce que prévoit la Constitution

    Sur allodocteurs.fr

    "Aucun texte n'oblige le chef de l'Etat à communiquer sur ce thème", rappelle la rédaction d'allodocteurs.fr. En cas d'empêchement, le chef du gouvernement doit saisir le Conseil constitutionnel.

    Dans les faits, ni Edouard Balladur face à la maladie de Pompidou, ni Jacques Chirac en cohabitation avec François Mitterrand, n’ont lancé ce type de procédure.

    Selon Le Quotidien du médecin, "la majorité des candidats jugent que les dispositions constitutionnelles concernant les procédures d'empêchement pour raison de santé sont satisfaisantes et ne nécessitent pas d'être réformées".

    Allodocteurs.fr a mis en ligne un débat du 14 septembre 2010, intitulé "Président de la République : un patient comme les autres ?" et animé par Marina Carrère d'Encausse et Michel Cymes.

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