Féminisation des fonctions : Julien Aubert répond à Sandrine Mazetier, comparée aux "Précieuses ridicules" de Molière

Publié à 15h56, le 17 janvier 2014 , Modifié à 16h07, le 17 janvier 2014

Féminisation des fonctions : Julien Aubert répond à Sandrine Mazetier, comparée aux "Précieuses ridicules" de Molière
Julien Aubert (Maxppp).

Faut-il rendre leur genre aux fonctions politiques ? Parler de "Madame la ministre" et non de "Madame le ministre" ? Le débat a été relancé à la faveur d'un échange dans l'hémicycle entre l'élu UMP Julien Aubert et la députée socialiste Sandrine Mazetier, échange que le Lab a relaté ici.

Si Sandrine Mazetier a attaqué la première sur le Lab, Julien Aubert lui répond ce 17 janvier dans une tribune publiée sur le Huffington Post et intitulée "Grand genre, petits moyens". Il y accuse la députée, alors présidente de séance à l'Assemblée durant leur échange, de saboter la langue française en "oubliant les bases de la grammaire" :

Madame Mazetier commet deux erreurs : la première, elle ne sait pas parler correctement Français;

la seconde, elle utilise sa fonction de président de séance pour faire de la politique.

Julien Aubert se réfère aux consignes dictées par l'Académie française et datées de 1984. Les voici :

Dans sa déclaration du 14 juin 1984, l’Académie a rappelé que la distinction des sexes n’était pas pertinente pour rendre compte de la différence entre les genres grammaticaux, et que le genre non marqué était préférable, lorsque l’usage ne s’y opposait pas, pour les noms de titres, de professions, de fonctions : le juge, le délégué, le docteur, le président désignent indifféremment un homme ou une femme ; il n’y a pas lieu de créer des équivalents féminins à ces termes.

Il n'accepte pas les différentes circulaires qui, depuis 1986, demandent à ce que la féminisation, lorsqu'elle est possible, soit employée. Par exemple avec ce souhait de Lionel Jospin en 1998 :

Recourir aux appellations féminines pour les noms de métier, de fonction, de grade ou de titre dès lors qu’il s’agit de termes dont le féminin est par ailleurs d’usage courant (par exemple, la secrétaire générale, la directrice, la conseillère).

Julien Aubert cite alors Molière et ses "Précieuses ridicules" pour qualifier Sandrine Mazetier :

Madame Mazetier n'est qu'une parmi d'autres, mais elle se sent forte car, telle les Précieuses Ridicules d'antan, elle a de son coté les beaux-penseurs.

Puis lui reproche d'utiliser sa fonction de vice-présidente de l'Assemblée nationale - qui se doit d'être neutre au perchoir - pour en faire une tribune politique :

Mais Madame Mazetier n'aime pas la subtilité : elle aime utiliser le perchoir comme tribune politique pour ses idées, quitte à écraser la grammaire, le statut de l'Académie Française, et ses collègues.

Tant pis si féminiser un titre n'a jamais fait reculer d'un iota le machisme ou progresser d'un pouce l'égalité des sexes.

Pour revoir l'échange entre les deux députés, c'est ici :

Du rab sur le Lab

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