Finalement, Alain Juppé ne sera pas candidat à la présidentielle même en cas de retrait de François Fillon

Publié à 10h33, le 06 mars 2017 , Modifié à 12h09, le 06 mars 2017

Finalement, Alain Juppé ne sera pas candidat à la présidentielle même en cas de retrait de François Fillon
Alain Juppé, le 6 mars 2017 © Montage Le Lab via BFMTV

SANS MOI - Le ton est cassant et extrêmement violent pour François Fillon et sa famille politique. Mais en prenant la parole depuis Bordeaux, lundi 6 mars, Alain Juppé ne défouraille pas pour mieux se poser en recours. Non. Il ne donne la leçon que pour mieux répéter que malgré tout, il ne sera pas candidat à la présidentielle, même en cas de retrait de François Fillon

Il a notamment déclaré :

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Je n'ai pas l'intention de m'engager dans des tractations partisanes ni des marchandages de poste. [...] Je ne suis donc pas en mesure aujourd'hui de réaliser le nécessaire rassemblement autour d'un projet fédérateur.



Et c'est pourquoi je confirme une bonne fois pour toutes que je ne serai pas candidat à la présidence de la République. C'est ce que je dirai à Nicolas Sarkozy et à François Fillon s'ils souhaitent me rencontrer.

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"Tout au long de la semaine dernière, aujourd'hui encore, j'ai reçu de très nombreux appels me demandant de prendre la relève, a-t-il expliqué. Ils m'ont fait hésiter. J'ai réfléchi." Mais c'est donc finalement non, malgré la fenêtre par laquelle il aurait pu revenir dans le jeu après sa défaite à la primaire. Et ce n'est peut-être pas faute d'avoir envie de remettre un peu d'ordre dans la situation actuelle, comme en témoignent ses messages assassins adressés à François Fillon - sur le "gâchis" de l'opportunité et du "boulevard" qui se présentaient à lui après la primaire, sur son "obstination" à maintenir sa candidature coûte que coûte même s'il est "dans une impasse", sur sa défense judiciaire "fondée sur la dénonciation d'un prétendu complot et la volonté d'un assassinat politique".

Car s'il renonce, Alain Juppé a surtout avancé des raisons politiques. Selon, l'ancien Premier ministre, la "condition sine qua non" d'une victoire reste "le rassemblement le plus large possible de la droite et du centre". "Tel était mon objectif en me présentant à la primaire. Je n'ai pas réussi", a-t-il rappelé. Et d'ajouter :

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Aujourd'hui, ce rassemblement est devenu plus difficile encore. Une partie du centre, que certains ont rudement stigmatisé, nous a quittés. Comme l'a montré la manifestation d'hier au Trocadéro, le noyau des militants et sympathisants LR s'est radicalisé. [...] Si les pressions qu'exercent sur [François Fillon] certains responsables le contraignaient à renoncer, le passage de témoin se ferait dans la douleur et ne manquerait pas de laisser des cicatrices.

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Il a également admis que du haut de ses 72 ans et de sa carrière politique, il "n'incarne pas ce renouvellement" de la vie publique souhaité par de nombreux Français. "Cette aspiration de l'opinion me semble plus forte que le besoin de solidité et d'expérience", a-t-il estimé.

Il a enfin évoqué la question judiciaire, lui qui a été condamné par le passé. "Je ne veux pas livrer mon honneur et la paix de ma famille en pâture aux démolisseurs de réputation", a-t-il lâché, conscient que son casier lui aurait immanquablement été renvoyé à la figure en cas de retour.

Voilà donc la droite de retour à ses interrogations quant à son avenir. François Fillon refuse de se retirer et Alain Juppé refuse de l'y pousser. Restent quelques éventuels plan B, en particulier François Baroin. Certains élus LR appellent, depuis l'allocution du maire de Bordeaux, à parrainer le sénateur de Troyes. Une initiative forte en sa faveur pourrait-elle renverser l'actuel candidat ?





[BONUS TRACK] Merci mais non merci

Décidément très en verve dans un style glacial et chirurgical, Alain Juppé a aussi adressé cette claque aux élus qui se tournent vers lui après avoir combattu son positionnement durant la primaire :

 

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Je remercie ceux qui, après avoir vivement critiqué ma ligne et mon projet, trouvent aujourd'hui en moi le recours qu'ils recherchent. Mais il est trop tard. 

 

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Et d'insister :

 

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Je le répète : pour moi, il est trop tard. Mais il n'est évidemment pas trop tard pour la France. Il n'est jamais trop tard pour la France.

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