Fiscalité des expatriés : quand Nicolas fustigeait Sarkozy

Publié à 15h03, le 13 mars 2012 , Modifié à 15h16, le 13 mars 2012

Fiscalité des expatriés : quand Nicolas fustigeait Sarkozy
Nicolas Sarkozy, le 12 mai 2009 sur les Champs Elysées (Reuters)

Notre blogueur Romain Pigenel a été inspiré par le passage de Nicolas Sarkozy sur TF1 lundi soir.

  1. Retour de l'impôt Johnny ?

    C’est une des grandes annonces du passage de Nicolas Sarkozy à l’émission Parole de Citoyen sur TF1 : la création d’un impôt pour les exilés fiscaux. "Je souhaite que la fiscalité et la nationalité soient désormais liées […] Tout exilé fiscal qui est parti à l'étranger dans le seul but d'échapper à l'impôt français devra déclarer à l'administration française ce qu'il a payé comme impôt à l'étranger. Et si c'est inférieur à ce qu'il aurait payé sur ses revenus de son capital en France, on lui fera payer la différence". Le candidat sortant dégaine aussitôt une précision d’importance pour ce qui est censé être un électorat qui lui est favorable : "Je le dis aux expatriés, nous ne changerons rien pour eux". Résumons : gentil expatrié, tu ne risques rien ; méchant fraudeur, la République te rattrapera !

    Sauf que … le même Nicolas Sarkozy a déjà répondu par la négative à cette proposition, en février 2007, dans une interview aux Echos. DSK vient alors de remettre un rapport sur l’économie à Ségolène Royal, la candidate socialiste. Après quelques affaires d’évasion fiscale alors très médiatisées, le futur patron du FMI y propose la création d’une contribution citoyenne payée par les Français installés hors de France en fonction de leurs revenus. Elle concernerait "ceux qui se disent Français mais finalement [qui] n'ont plus de français que le nom parce qu'ils quittent le pays et qu'ils quittent l'ensemble de la vie collective". Contribution vite rebaptisée "impôt Johnny", en référence au chanteur et à sa situation fiscale.

    Réponse de Sarkozy dans Les Echos, en février 2007 : "J'ai rarement vu une idée plus étrange que celle qui consiste, alors que tout est fait pour encourager les Français à la mobilité notamment en Europe, à taxer ceux qui vont porter la culture de la France et ses intérêts économiques hors de nos frontières. C'est absurde. Comment faire la distinction entre ceux qui partent pour des raisons fiscales, d'études ou pour je ne sais quel motif encore ?".

    Comment faire la distinction entre expatriés honnêtes et évadés fiscaux ? Aujourd’hui, Sarkozy affirme que c’est possible. Hier , il disait le contraire. Qui croire ? Qui ment ?

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