Florian Philippot annonce que le défilé du 1er mai du FN sera remplacé par un "grand banquet patriote"

Publié à 09h14, le 04 mars 2016 , Modifié à 11h43, le 04 mars 2016

Florian Philippot annonce que le défilé du 1er mai du FN sera remplacé par un "grand banquet patriote"

LE CHANGEMENT - C'est la fin d'une longue tradition frontiste. Florian Philippot confirme, sur France 2 vendredi 4 mars, que le FN a décidé de "renouveler" les célébrations qu'il organise chaque année à l'occasion du 1er mai. En lieu et place du défilé frontiste dans les rues de Paris, sera désormais organisé, chaque année à cette date, un "grand banquet national" et "patriote", annonce le vice-président du parti d'extrême droite. Qui précise toutefois que "l'hommage à Jeanne d'Arc", traditionnel lui aussi, sera maintenu.

Florian Philippot explique :

 

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Le 1er mai continue, mais le 1er mai continuera sous une nouvelle forme. Évidemment, le 1er mai c'est la fête du Travail, c'est Jeanne d'Arc. Donc il y aura un hommage à Jeanne d'Arc dans ce 1er mai innovant, renouvelé - c'était bien aussi de renouveller un peu les choses -, donc il y aura bien sûr un hommage à Jeanne d'Arc le matin autour de Marine Le Pen, très probablement [devant la statue de la sainte à Paris]. Puis un grand banquet national, voilà. Ça sera le nouveau 1er mai, un grand banquet national, un grand banquet patriote, dans la journée, où plusieurs orateurs pourront prendre la parole et évidemment la conclusion sera faite par Marine. Ça sera dans une très bonne ambiance puisque nous pourrons partager ces combats que sont la défense de la patrie et évidemment la fête du Travail.

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Et de confirmer : "Non, le défilé ne sera plus dans la nouvelle version". "Par ailleurs, je trouve que c'est pas mal pour des raisons de sécurité notamment", a avancé Florian Philippot, démentant toute volonté du FN de rompre encore un peu plus avec une partie de son passé, incarnée par Jean-Marie Le Pen :

 

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Non il n'y avait rien de gênant, c'était très agréable et très sympathique, mais je pense que c'est bien aussi d'être capable de faire du neuf. Mais ce qui comptera le 1er mai, ça sera ce qu'on dira.

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"Très agréable et très sympathique", donc... sauf en 2015. La dernière édition, qui s'est tenue en plein conflit ouvert entre le président d'honneur du parti et sa présidente de fille, avait pourtant été des plus mouvementées. On se souvient des Femen arborant des emblèmes à connotation nazie et interrompant le discours de Marine Le Pen, déjà perturbé par le baroud d'honneur de Jean-Marie Le Pen s'invitant sur une scène dont il avait été interdit. Parka rouge sur le dos, poings brandis au ciel, le patriarche avait alors contraint la patronne du parti à attendre de longs instants avant de pouvoir prendre la parole.

Et ne parlons pas de ce qu'il se passait au sein du cortège, parmi les partisans, entre adorateurs du "Menhir" et "furoncles" de l'extrême droite. Ni même des journalistes agressés par des militants (et l'eurodéputé Bruno Gollnisch).

[BONUS TRACK] Le Pen contre-attaque

Et comme il fallait s'y attendre, Jean-Marie Le Pen est moyennement séduit par cette annonce. Interrogé par RTL, le fondateur du FN partage sa "surprise et [son] indignation". "Il y a maintenant plus de 30 ans que le Front national défile le 1er mai, unissant à la fois l'image de la patrie, de Jeanne d'Arc et des travailleurs, explique-t-il. Il s'agit là d'une rupture considérable avec la ligne du FN". Et d'annoncer une "riposte immédiate" pour faire perdurer cette tradition :

 

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Moi j'appellerai tous les gens qui n'ont pas peur de Daesh - parce que c'est le prétexte qui est donné - à se retrouver devant la statue de Jeanne d'Arc le 1er mai, place des Pyramides. Je m’adresserai à ce moment là à la foule des patriotes qui viendront, j'en suis sûr, répondre à mon appel.

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Il tient donc parole puisque, en réaction aux rumeurs sur une éventuelle suppression du défilé du 1er mai, il avait déjà annoncé, le 24 février, son souhait d'organiser un tel rassemblement dissident. L'occasion parfaite de se remémorer ceci :



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