CICE, pacte de responsabilité, déchéance de nationalité, état d’urgence, loi travail… Trop, c’est trop , comme dirait Martine Aubry. C’est pour cela que Pouria Amirshahi, qui a été l’un des premiers députés PS "frondeurs" du quinquennat, a décidé de quitter le Parti socialiste où il était depuis 1987 et dont il craignait déjà qu’il ne se "fossilise" . Il l’annonce dans un entretien au Monde ce vendredi 4 mars. "Depuis 2012, la succession de renoncements donne le vertige", déplore le parlementaire qui annonce ainsi, tirant un constant peu reluisant du système des partis :
"Je quitte le PS et le monde des partis en général, rhizomes d’un système institutionnel à bout de souffle. Ils sont devenus des machines électorales sans grande conviction, sans promesse d’avenir heureux pour le pays. Ils sont au mieux incapables, au pire dangereux comme par exemple le Front national. Notre système, confiscatoire de pouvoirs et de richesses, mène à l’abîme démocratique, social ou écologique.
"
Celui qui a lancé en octobre 2015 son "Mouvement commun" , avec Pierre Laurent, Noël Mamère ou encore Benoît Hamon, estime que "les partis semblent ne pas pouvoir faire grand-chose quand ils ne sont pas carrément dans le renoncement ou la complicité". Et le PS n’est pas en reste, puisqu’il est, selon lui, "sans ressorts, sans idées malgré de nombreuses bonnes volontés" avec qui il "continuera de partager des espaces de réflexion et d’action".
Il est le deuxième frondeur, après Philippe Noguès en juin 2015 , à tirer les conclusions de son opposition à la politique menée par François Hollande et Manuel Valls, à tirer sa révérence du parti de la rue de Solférino. Un couple exécutif avec qui il n’est pas tendre dans son interview au Monde. "La France n’est pas gouvernée par l’aile droite du PS, mais par des néoconservateurs, dans tous les domaines, à quelques exceptions près…" fustige-t-il encore soulignant que "leurs alliés sont désormais issus du bloc réactionnaire".
[Edit 8 mars] Non-inscrit
Après avoir quitté le Parti socialiste, Pouria Amirshahi a également quitté le groupe socialiste à l'Assemblée nationale. Le député siègera donc désormais avec les parlementaires non-inscrits.