Le rapprochement des centres a désormais un calendrier. Invité de I>TÉLÉ ce 30 septembre, François Bayrou a indiqué que, selon lui, un "véritable accord" pourra être conclu "à la mi-octobre" avec l'UDI de Jean-Louis Borloo :
Pour moi c’est à la mi-octobre à peu près que, normalement, nous allons arriver à la publication d’un véritable accord sur le fond et sur la forme..
Voilà pour la date. François Bayrou concède que cela n'a pas été forcément aisé pour ses militants de se faire à l'idée de ce rassemblement:
Il a fallu 4 ou 5 semaines ou un mois pour que l’idée avance dans l’esprit des militants. (...)
Il fallait qu’ils mesurent tous que ce que nous allions faire ensemble n’allait pas les amputer de ce que chacun avait fait tout seul.
Après cet accord, quelle forme prendra l'alliance UDI-MoDem ? Les deux partis ont-ils vocation à fusionner ? François Bayrou rejette cette option mais reste vague sur les autres :
Je pense que ce n’est pas la bonne formule. Il faut une formule qui respecte l’identité et l’histoire de chacun mais qui les amène authentiquement à travailler ensemble, authentiquement à se respecter, authentiquement à proposer ensemble.
Reste un point sur lequel MoDem et UDI marchent encore sur des oeufs : les accords électoraux avec la gauche aux municipales. Le parti de François Bayrou a pour habitude d'intégrer des listes PS. Ce fut par exemple le cas à Lille, Dijon ou Lyon en 2008. A l'inverse, l'UDI prône une alliance privilégiée avec l'UMP et a toujours dit que l'accord avec le MoDem ne pourrait se faire que s'il clarifiait ses positions vis-à-vis du PS.
En vue du rapprochement, chacun a mis de l'eau dans son vin. Sur France info ce lundi, Jean-Louis Borloo accepte quelques exceptions à la "règle générale" :
Le principe c’est que les alliances se font dans un camp [à droite, ndlr], c’est le principe général, on s’en est expliqué, et c’est le cas dans 90 ou 95% des cas.
Il y a quelques cas particuliers. Si ce sont des cas individuels car humainement, localement … vous savez, moi, j’avais dans mon équipe à Valenciennes le patron de mon opposition socialiste … la vie humaine, locale, peut être différente.
Et répète tout de même que les accords de liste doivent se faire avec l'UMP la plupart du temps :
Et puis il y a des symboles : il ne peut pas y avoir une conquête de mairie (...) qui ne soit pas dans une alliance avec la droite républicaine. Mais il peut y avoir des cas locaux qui peuvent se comprendre.
Quelques minutes plus tôt sur I>TÉLÉ, François Bayrou entonnait lui-aussi le refrain des "cas locaux". Mais, contrairement à Jean-Louis Borloo et à ses "cas particuliers", le président du MoDem estime que la majorité des listes aux municipales réalisent ce genre d'arrangements, avec la gauche comme avec la droite :
L’élection locale est une élection locale. Dans 90% des communes, quand vous êtes maire, vous essayez de mettre sur votre liste des sensibilités différentes, (...) que ceux qui sont à peu plus à gauche soient autant représentés sur la liste que ceux qui sont un peu plus à droite.
L’idée qu’il faut à tout prix que les élections locales soient décalquées sur l’affrontement des partis au niveau national est une idée qui ne me va pas.
Autant dire qu'il reste quelques petits détails à régler avant la signature de cet accord MoDem/UDI à la mi-octobre.