Noël Mamère est un fervent partisan du mariage homosexuel, lui qui, en tant que maire de Bègles, a célébré en 2004 la première union – par la suite invalidée – entre deux personnes du même sexe.
Et le député Europe Ecologie-les Verts de pointer la frilosité de François Hollande sur ce sujet dans un livre, Eloge du mariage pour tous, paru le 6 mars. Et dénonce les renoncements de la majorité socialiste :
La gauche a renoncé à l’euthanasie, à la légalisation contrôlée du cannabis, elle renonce au vote des étrangers, elle avance à pas comptés et la main tremblante sur le mariage pour tous.
Cette réticence élyséenne face au projet de loi Taubira est révélée, selon le député de Gironde, par la sortie présidentielle sur la liberté de conscience des maires.
Un concept qui irrite Noël Mamère et souligne "une nouvelle hésitation de la gauche" :
Le mot malheureux de François Hollande sur la liberté de conscience n’est qu’une nouvelle hésitation de la gauche sur un sujet de société. (…)
La liberté de conscience n’a aucune valeur juridique !
Mais accepter que des maires puissent exercer leur soi-disant liberté de conscience, c’est une manière de renoncer.
Si la liberté de conscience est, pour Noël Mamère, le révélateur, la situation personnelle et privée de François Hollande en est l’explication.
Ainsi, l’élu écologiste qui n’a pas sa langue dans sa poche ose avancer le raisonnement suivant :
Peut-être cette déclaration du président était-elle un lapsus parce qu’il n’aime pas le mariage, lui-même n’étant pas marié.
Un argument que n’avait pas manqué d’utiliser l’opposition au début des débats sur le mariage homosexuel. Ainsi, Gérard Longuet avait ironisé, au Talk Orange Le Figaro, début octobre, sur le "non-mariage" du chef de l’Etat :
Je me moque de ce François Hollande, qui veut le mariage pour tous sauf pour lui.
En conclusion de ce petit ouvrage qui défend avec vigueur le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe, Noël Mamère conclut, sévère avec François Hollande :
Quand on aborde un tel sujet de société et que l’on se dit réformateur, on réforme jusqu’au bout, on ne fait pas des mutations à moitié.
Ca, c’est un défaut très "hollandais".