François Hollande sur l'humour en politique : "Il n'y a pas d'arme plus redoutable"

Publié à 17h25, le 11 mars 2017 , Modifié à 17h27, le 11 mars 2017

François Hollande sur l'humour en politique : "Il n'y a pas d'arme plus redoutable"
François Hollande en plein combat politique © AFP

LE LOL EST PLUS FORT QUE L'ÉPÉE - François Hollande aura été et sera, jusqu'au bout, le "Président des petites blagues". Alors qu'approche la fin de son mandat et qu'il a dû renoncer à se présenter à la présidentielle, le chef de l'État continue à distiller, ici ou là, ses légendaires traits d'esprit. Il l'a de nouveau fait à plusieurs reprises, samedi 11 mars en déplacement à Saint-Denis et Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Il a même fait mieux, théorisant son rapport à l'humour comme "arme" politique, dont on sait déjà déjà qu'il s'en sert comme d'un "anticorps" contre les "coups" et "la solitude du pouvoir".

À Aubervilliers, où il venait inaugurer une rue au nom de l'ancien maire socialiste Jacques Salvator (1949-2016), François Hollande a ainsi rappelé le sens "de l'humour" de ce dernier. "Parfois c'est un défaut, parce que nous ne sommes pas toujours compris", a-t-il développé. [Aparté : on confirme, on se souvient d'une ou deux de ses "blagounettes" qui étaient plutôt *pas top* que bien. Fin de l'aparté] Mais il ne faut pas se décourager dans ces cas-là, semble penser le Président, qui a fait de l'humour une marque de fabrique :

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Il n'y a d'ailleurs pas d'arme plus redoutable dans la vie politique que l'humour.

 

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Et de fait, qui aurait parié avant 2011 que celui qui était surnommé "Monsieur petites blagues" au PS entrerait un jour à l'Élysée ? Ou comment un homme que pas grand-monde ne pensait redoutable ou dangereux a fini par doubler tous les autres...  Et si les ambitieux de tous ordres étaient bien inspirés de considérer cet enseignement du docteur ès-LOL de la politique française ?

Mettant en oeuvre ses propres préconisations ce samedi, François Hollande a donc fait des blagues. Cela avait pourtant commencé très sérieusement. "L'histoire de la basilique [de Saint-Denis] est très liée à celle de notre pays puisque l'abbaye, fondée au Ve siècle [...] a été consacrée en 775 en présence de Charlemagne - c'est dire que nous sommes ici dans une continuité - avant d'être reconstruite au XIIe siècle par Suger qui voulait faire de Saint-Denis une ville capitale [...] préfigurant Paris", a-t-il raconté dans cette ville au nord de la capitale. Et d'ajouter, suscitant une salve d'applaudissements :

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Je ne le dirais qu'ici, mais Paris est la banlieue de Saint-Denis.

 

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Très en verve, le Président a également fait allusion à la météo peu clémente qui affligea plusieurs de ses déplacements au début de son mandat. Racontant que la flèche de la basilique avait dû être démontée à la suite d'une tornade survenue en 1846, il a ironisé :

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C'était donc bien avant que j'accède à la présidence de la République...

 

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Évoquant ensuite la durée des travaux de reconstruction de la flèche de la basilique censés s'achever en 2024, projet qu'il était venu soutenir ce jour, il s'est enfin laissé aller à une petite référence transparente à son quinquennat :

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Vous auriez pu le faire en cinq ans, on peut faire beaucoup en cinq ans.

 

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Y compris beaucoup de blagues, donc.

Youyous, applaudissements, manifestations de gratitude : à l'occasion de ce déplacement ensoleillé dans cette Seine-Saint-Denis qui l'avait largement mis en tête en 2012, François Hollande a reçu un accueil très chaleureux des habitants. Plusieurs d'entre eux se sont pressés pour lui serrer la main, l'embrasser ou se faire prendre en photo à ses côtés. Le chef de l'État en a par ailleurs profité pour dérouler son désormais habituel discours anti-FN, estimant de son devoir de "dire ce qui n'est pas bon pour le pays et ce qui ne l'est pas".

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