François Ruffin (LFI) n'est "pas sûr" de l'ampleur de la rentrée sociale contre la politique de Macron

Publié à 11h29, le 16 août 2017 , Modifié à 11h37, le 16 août 2017

François Ruffin (LFI) n'est "pas sûr" de l'ampleur de la rentrée sociale contre la politique de Macron
François Ruffin durant la campagne pour les élections législatives 2017 © Philippe Huguen / AFP

Après une intense session extraordinaire à l'Assemblée nationale, où fut notamment votée la loi d'habilitation autorisant le gouvernement à réformer le code du Travail par ordonnances, l'opposition de gauche est partie en vacances comme tout le monde. Mais non sans promettre la reprise des hostilités dès la rentrée, avec un appel à manifester le 12 septembre lancé par la CGT, et un autre pour le 23 septembre à Paris émanant de la France Insoumise et de Jean-Luc Mélenchon.

Faut-il dès lors s'attendre à une "rentrée sociale" musclée ? Même parmi les Insoumis, tous n'en sont pas persuadés, et ce malgré la conviction que toutes les raisons motivant une contestation de grande ampleur sont là. Ainsi François Ruffin, député LFI de la Somme, se veut-il prudent et n'annonce-t-il pas *le bruit et la fureur* pour le mois de septembre.

Sur RMC mercredi 16 août, le journaliste-militant "ne promet rien" quant à la mobilisation annoncée, tout en évoquant "l'appétit" du pays devant les premières mesures impopulaires du gouvernement d'Édouard Philippe :

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- François Ruffin : Moi je promets rien du tout, vous savez. [...] Moi je suis pas prophète, on sait pas ce qui va se passer. C'est toujours compliqué de prévoir comment va être une rentrée sociale, quel est le pouls du pays. Moi je pense qu'il y a un certain appétit dans le pays.



- Journaliste : Et vous êtes sûr que les Français vont vous suivre dans la rue le 23 septembre ?



- François Ruffin : Non, j'en suis pas sûr du tout ! Maintenant, je pense qu'on a l'avantage d'avoir une politique qui est claire et on peut pas dire que Macron ait menti sur ses intentions, on n'est pas déçus du résultat. Les emplois aidés [voir ici, ndlr] c'était pas prévu, les APL c'était pas prévu, mais en gros, les réductions d'impôts pour les riches [...] et que de l'autre côté on ailler récupérer de l'argent sur la CSG, les petites retraites etc,. ça c'était dans le programme. On a une vraie politique de classe, moi j'appelle ça 'Robin des bois à l'envers', on prend aux pauvres pour donner aux riches. On voit la chute vertigineuse de Macron dans les sondages. Y'a quand même des signes qui montrent qu'il peut y avoir un certain appétit dans le pays, un réveil possible.

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S'il veut croire que cette "vraie politique en faveur des riches et contre les gens modestes" peut fédérer, François Ruffin ne préjuge donc de rien. Et rappelle que l'année écoulée a été riche en actualité politique, un petit effet lassitude n'étant donc pas à exclure :

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Maintenant, moi ce que je sais, c'est que ces choses-là ne se prévoient jamais, et on est dans une année où y'a quand même eu la présidentielle, où y' a eu des élections, où du coup on a un gouvernement qui a encore peut-être une certaine légitimité. Donc dans ces moments-là c'est pas facile, c'est pas les années les plus faciles pour la contestation.

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Au passage, celui qui avait promis d'être un "opposant ferme" à la politique d'Emmanuel Macron évoque donc la "légitimité" du Président issue des urnes... ce qui tranche avec le discours de Jean-Luc Mélenchon à ce sujet. Dès le soir du second tour des législatives, le quatrième homme de la présidentielle jugeait que vu le niveau de l'abstention, la majorité LREM nouvellement élue n'avait "pas la légitimité" pour appliquer le programme du chef de l'État.

Du rab sur le Lab

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