C’est l’été, le Président est en vacances, le gouvernement aussi, tout comme les parlementaires. Vous faites peut-être des balades à vélo en vous inspirant des fabuleux styles de nos politiques . Mais Florian Philippot, lui, continue de commenter l’actualité. Il est 8h15 ce mardi 15 août lorsque le numéro deux du Front national accorde sa neuvième intervention télévisée du mois.
Invité de LCI, l’eurodéputé répète qu’il souhaite que son parti change de nom. Relancé par le journaliste pour savoir si l’on peut imputer à Marine Le Pen le fait que le discours du FN soit devenu inaudible, Florian Philippot commet un lapsus :
"- Florian Philippot : Je suis favorable au changement de nom parce que je pense qu’il y a des gens qui n’écoutent plus dès qu’on dit le mot Front national, mais ce sera pas à moi d’en décider, ça sera aux adhérents.
- Journaliste : Et est-ce qu’il y a des gens qui n’écoutent plus parce que c’est Marine Le Pen ?
- Florian Philippot : Ah non, je n’ai jamais contasté… contesté… constaté cela. Je pense que le résultat que nous avons eu, près d’onze millions de voix, témoigne que Marine a fait d’abord une belle campagne et que nous devons cesser aussi l’autoflagellation permanente qui consisterait à nous voir plus petits que nous sommes. Nous sommes une grande force et il ne faut pas l’oublier.
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Florian Philippot, qui a créé son mouvement Les Patriotes, est de plus en plus isolé au FN. Il a menacé de claquer la porte si le parti abandonnait la sortie de l’euro, position sur laquelle il est vivement critiqué en interne.
Surtout, ses relations avec Marine Le Pen ne cessent de se dégrader depuis l’échec de l’ex-candidate frontiste au second tour de la présidentielle. Ce tandem que l’on croyait inséparable s’affronte désormais par médias interposés, à coups de confidences parfois démenties par la suite.
La présidente du FN a par exemple regretté les "incompréhensions" qui découlent de la création du mouvement Les Patriotes, dont elle trouve le nom "ringard" . Quant à Florian Philippot, il a estimé que Marine Le Pen était "décrédibilisée à jamais" depuis le débat d’entre-deux-tours – propos qu’il a ensuite démentis. Mais ce lapsus sur LCI laisse penser qu’il voit bel et bien la cheffe frontiste comme un problème.