ÇA COINCE ? - Prenez Jean-Louis Borloo, en faveur du mariage pour les couples homosexuels. Ajoutez-y Jean-Christophe Fromantin, vice-président de son parti et anti-mariage pour tous combattif. Mélangez le tout avec le dossier Gaylib, association de droite militant pour les droits des homos aspirant à intégrer l'UDI. Vous obtiendrez un cocktail, qui, trois mois après avoir été concocté, n'a toujours pas été consommé.
Chez Gaylib, on s'impatiente légèrement, et on invite Jean-Louis Borloo à taper du poing sur la table. Comme ce militant contacté par Le Lab :
"C'est son rôle de président que de le faire, et je ne doute pas qu'il le fera.
"
Une façon de mettre gentiment la pression sur les épaules du président. L'entourage de Jean-Louis Borloo rappelle au Lab qu'il est favorable à l'accueil de Gaylib. Seul un point resterait à trancher, de simples "modalités" :
"La seule question qui reste en suspens, c'est de savoir si on intègre les membres de Gaylib en tant que membres de l'UDI ou seulement la structure.
"
Officiellement, on nous affime "qu'il n'y a pas de cas Fromantin". Pourtant, dans son édition du 9 mars, Marianne affirme que celui qui a tant bataillé à l'Assemblée contre le mariage pour tous à l'Assemblée, a purement et simplement refusé l'intégration de Gaylib au sein du parti.
Le Lab vous racontait dès février ce début de fracture au sein du parti. Yves Jégo et Chantal Jouanno, sont, eux, clairement pour l'intégration de Gaylib au sein du parti. Et légèrement courroucés par l'article de Marianne, ils l'ont fait savoir sur Twitter :
Ce qu'a écrit #Marianne concernant @udi_off et @gaylib est une intox !L '#Udi c'est l'opposition ouverte et tolérante ! #manipulation
— Yves Jégo (@yvesjego) 9 mars 2013
Message spécial pour @gaylib qui a toute sa place chez nous. @udi_off nous sommes le parti de l'ouverture et des progressistes. — Chantal Jouanno (@Chantal_Jouanno) March 11, 2013
En février, Jean-Christophe Fromantin déclarait au Lab ne pas vouloir d'une "agrégation de différentes options, de différents lobbies" au sein d'un parti. D'aucuns chez Gaylib le décrivent comme "isolé" au sein du parti. Catherine Michaud, présidente de Gaylib, elle, se montre légèrement agacée :
"Nous ferait-il un aveu d'intolérance ? Il se méprend, il ne connaît pas Gaylib, on n'est pas un lobby, on n'est pas un mouvement communautaire. Ce n'est de toute façon pas le maire de Neuilly qui décide.
"
Officiellement, aucune date butoir n'est fixée, mais selon les informations du Lab, Gaylib ne laissera pas traîner le dossier après la fin de la session parlementaire, en juin prochain. En clair: l'association donne trois mois à l'UDI pour accepter les épousailles. Avec ou sans Jean-Christophe Fromantin.