MAUVAIS POINTS – Attention à l’explosion. Ou à l’implosion. C’est l’alerte lancée aux gouvernements français et européens par Julien Dray, lundi 11 mars, dans un billet de blog intitulé "Au dessus d’un volcan…".
Si l’austérité est dans son viseur, ceux qui l’appliquent également. Sans les citer, les locataires de Bercy sont dans son collimateur.
Pessimiste sur la situation actuelle de l’Europe qui, "si l’on n’y prend garde", connaitra "les affres des colères populaires ou des flambées populistes", Julien Dray met ainsi en garde :
La marche à la crise est inéluctable. Sans un changement radical des politiques gouvernementales, c’est bien vers l’implosion ou l’explosion que nous allons…
Et d’ajouter dans son propos liminaire :
Une vague de colère apparait au loin, roulante et grondante, s’avançant inexorablement, une vague qui n’épargnera pas notre pays.
Le conseiller général d’Ile-de-France livre ensuite un réquisitoire contre la politique gouvernementale. "Peut-on se contenter face à cela d’une politique à la Pangloss ? Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes ?", s’interroge-t-il faussement naïf.
>> Coucou Moscovici et Pellerin
Premiers à en prendre pour leur grade, Fleur Pellerin et le patron de Bercy, le ministre de l’Economie, Pierre Moscovic :
Le phénomène de défaillance des entreprises ne fait que s’accélérer. Notre tissu de PME est considérablement fragilisé.
>> Coucou Montebourg
Mais si le tissu de PME est fragilisé, Julien Dray souligne l’inefficacité de la politique industrielle du gouvernement. Une politique menée par Arnaud Montebourg qu’il critique frontalement. Mais sans name droping. Sans citer personne. L’allusion est pourtant limpide :
On attend une politique industrielle qui ne se réduit pas à atténuer ou négocier les plans sociaux. (…)
Nous ne voyons poindre aucune politique industrielle d’ampleur et portant sur le moyen terme.
Faut-il s’attarder longtemps sur l’affaire de la taxation du diesel ? Ne vaudrait-il en effet pas mieux s’attacher à développer une véritable politique industrielle dans le domaine automobile par exemple ?
Et de poursuivre, quelques paragraphes plus tard :
Dans un pays sans industrie, on peut se demander à quoi serviront les services…
>> Coucou Cahuzac
Tout Bercy y passe. Après une remise en cause de la politique industrielle, Julien Dray s’attaque ensuite à la politique fiscale et budgétaire. L’apanage de Jérôme Cahuzac qui déclarait, dimanche, qu’aucun ministère ne serait épargné par les économies demandées en 2014 :
Pendant le même temps, on nous annonce des mesures drastiques de réduction des déficits avec, dit-on, l’objectif de ramener la dette au dessous des 53% du PIB à la fin du quinquennat…
Et d’ajouter aussitôt :
Cette politique là serait suicidaire pour notre économie.
Le ministre délégué au Budget appréciera, lui qui est encore plus directement concerné par la dénonciation de Julien Dray des futurs "tours de vis" budgétaires :
On nous annonce pourtant un nouveau tour de vis budgétaire pour 2014, on nous en annoncera forcément un pour 2015. Voilà de quoi rassurer sur l’avenir.
>> Une solution ?
Après avoir mis en cause la quasi-totalité des politiques économiques gouvernementales, Julien Dray passe à la partie "solution", donnant sa recette miracle pour sortir de la crise. Une recette qui, seule, permettra de "sortir d’une spirale menant à l’implosion… et à l’explosion" :
Seule une rupture avec la spirale de l’austérité peut créer le choc de confiance qui peut ramener nos sociétés sur le chemin du mieux.