François Hollande, un président normal. C'est en partie sur cette idée que le chef de l'Etat s'est fait élire en mai dernier. Aujourd'hui, cette normalité est souvent mise en avant. Son opposant Gilles Carrez, député UMP et président de la commission des Finances à l'Assemblée nationale demande aussi une "fiscalité normale".
Invité de France Info, ce spécialiste des Finances publiques raille le gouvernement sur son projet de loi de finances retoqué par le Conseil constitutionnel. Lui dénonce une fiscalité qu'il juge "confiscatoire" et "spoliatrice" :
La droite ne défend pas les riches, la droite était d'accord avec la mise en place d'une tranche supplémentaire à 45%. Mais mettre en place une taxe à 75%, c'est mettre en place une fiscalité confiscatoire, on ne peut pas mettre en place une fiscalité spoliatrice. C'est contraire aux notions de liberté et de droit de propriété.
Samedi 28 décembre, le conseil constitutionnel avait censuré la contribution à 75% sur les revenus annuels de plus d'un million d'euros, une mesure phare de la campagne de François Hollande et du projet de loi de finances pour 2013.
Le Conseil a retoqué également les modalités de calcul du plafonnement de l'impôt sur la fortune (ISF), en particulier l'intégration des revenus ou bénéfices capitalisés, "que le contribuable n'a pas réalisé ou dont il ne dispose pas". Il a aussi décidé de réduire l'avantage fiscal pour les investissements Outre-mer.
Pour Gilles Carrez, une censure de ce niveau de la part des Sages est inédite :
Le conseil a annulé une demi douzaine d'autres dispositions, jamais dans une loi de Finances, le Conseil constitutionnel n'avait annulé un aussi grand nombre de dispositions.
Et celui qui a été rapporteur général du budget pendant dix ans, de 2002 à 2012, demande donc à François Hollande une "fiscalité normale" :
Autour de 70%, la fiscalité devient confiscatoire. Il s'agit d'avoir une fiscalité normale, on ne peut pas être le seul pays au monde avec une fiscalité exorbitante. Les millionnaires français sont aujourd'hui les plus imposés.