Dimanche 23 avril, Marine Le Pen est arrivée en tête de l’élection présidentielle en Corse, une première dans l’île de Beauté historiquement ancrée à droite . Avec 27,88% des suffrages exprimés, la candidate du Front national a devancé de deux points François Fillon (25,25%) et de près de 10 points Emmanuel Macron (18,48%). Une situation qui pousse le président du Conseil exécutif de la Corse Gilles Simeoni à appeler à voter pour le candidat d’En Marche ! pour contrer le FN.
C’est un changement radical pour les nationalistes qui n’avaient pas pris part au vote au premier tour de la présidentielle, faute d’avoir reçu de la part des candidats "de réponses fortes à des attentes et revndications majeures" (notamment sur le statut de résident, sur la coofficialité de la langue corse ou sur le statut d’autonomie). Dans une lettre publiée mercredi 26 avril, Gilles Simeoni demande aux Corses de "dire, par leur vote, 'Non' à Madame Le Pen". Il explique :
"Nous nous engageons pour une Corse émancipée, une société de paix, de solidarité, de tolérance, de partage : le Front National cultive les antagonismes, les peurs, le rejet de l’autre. Nous nous battons pour la libération et l’amnistie des prisonniers politiques : le FN demandait, jusqu’à récemment encore, qu’ils fussent condamnés à mort. Nous aurons, à partir du 1er janvier 2018, une Collectivité de Corse que nous voulons doter de nouvelles compétences et de nouveaux moyens : le FN souhaite la supprimer et revenir aux départements. Nous agissons pour que la Corse rayonne en Méditerranée et participe à une Europe forte et solidaire : le FN projette de la quitter.
"
La Corse doit, par son vote, dire
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) April 26, 2017
« Non » au Front National et à Madame Le Pen pic.twitter.com/Tu4mkEz2Io
Mais Gilles Simeoni apporte une nuance de taille, son soutien n’est "en aucun cas une caution ou un chèque en blanc à l’égard d’Emmanuel Macron". Il appelle donc les Corses à faire barrage au FN avant de cautionner la politique d’Emmanuel Macron.
Mardi, le président de l’Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni avait annoncé qu'il ne voterait pas mais avait demandé aux Corses qui se rendraient aux urnes de s’opposer à Marine Le Pen
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Avant le premier tour, la candidate du FN avait donné des gages électoralistes aux Corses, promettant d'être "plus soucieuse" de la langue corse et jurant même de rapatrier les cendres de Napoléon III sur l'île de Beauté . Des appels du pied qui n'ont visiblement pas séduit les indépendantistes.