Vote des étrangers et "halal" dans les cantines : le discret rétropédalage de Sarkozy

Publié à 12h49, le 08 mars 2012 , Modifié à 13h59, le 08 mars 2012

Vote des étrangers et "halal" dans les cantines : le discret rétropédalage de Sarkozy

Trou de mémoire ? Rétropédalage discret ? Ce jeudi 8 mars, Nicolas Sarkozy a estimé sur les ondes de RMC qu'établir un lien entre vote des étrangers et systématisation de la viande halal dans les cantines scolaires était "excessif".

Problème : en établissant lui même le lien entre ces deux sujets, trois semaines plus tôt, dans une interview au Figaro Magazine, le Président-candidat a largement contribué à mettre ce sujet à l'agenda.

Le Lab ressort ses archives.

  1. 8 mars : un "lien excessif"

    Sur rue89.com

    Invité de la matinale RMC et BFM TV, le chef de l'État juge "excessif" l'établissement d'un lien entre vote des étrangers aux élections locales et systématisation de la viande halal dans les cantines.

    Voici le verbatim, que Rue89 avait également rédigé, et qui nous a mis la puce à l'oreille :

    Question : Pensez vous vraiment que si les étrangers avaient le droit de vote aux élections locales, les musulmans imposeraient demain la viande Halal dans les cantines ?

    Réponse de Nicolas SarkozyNon. [...]

    Cela ne veut pas dire que tous les musulmans de France voudront du halal à la cantine.

    Question de RMC : Pourquoi faire le lien ? C'est ce qui a heurté les musulmans. [...]

    Nicolas Sarkozy : Monsieur Bourdin, soyons honnêtes tous les deux. Faire le lien c'est excessif. Ne pas parler d'un risque est excessif aussi. 

  2. 11 février : Nicolas Sarkozy fait le lien

    Sur lelab.europe1.fr

    Oui mais voilà.

    Interrogé par le Figaro Magazine, dans son édition du 11 février, sur sa réaction à la proposition socialiste d’accorder le droit de vote aux immigrés aux élections locales, Nicolas Sarkozy répondait :

    Ce n’est vraiment pas le moment, avec tous les risques de montée du communautarisme. Le débat politique ne doit pas être communautarisé.

    Si les étrangers extraeuropéens pouvaient voter en France aujourd’hui, songeons comment risquerait d’évoluer le débat municipal dans telle outelle commune : faut-il des cantines scolaires hallal ? Des piscines réservées aux femmes ? Est-ce cela que nous voulons ?

    Ma réponse est non. Le droit de vote doit rester lié à la citoyenneté.

    Trois semaines plus tard, en meeting près de Nancy, le ministre de l'Intérieur reprend cet argument de campagne : 

    Accepter le vote des étrangers, c'est la porte ouverte au communautarisme.

    Nous ne voulons pas que des conseillers municipaux étrangers rendent obligatoire la nourriture halal dans les repas des cantines, ou réglementent les piscines à l'encontre des principes de mixité.

    Cliquez-ici pour lire notre article sur les différentes prises de position de Nicolas Sarkozy sur le droit de vote des étrangers.

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