Les parlementaires disposent d'un droit de visite impromptue dans les lieux de privation de liberté, et Hervé Mariton compte bien en profiter pour protester contre l'incarcération du jeune militant anti-mariage gay condamné la semaine dernière à quatre mois de prison, dont deux ferme, pour rébellion et fourniture d'une identité imaginaire.
Un indiscret du Journal du Dimanche indique que le député UMP de la Drôme, accompagné de plusieurs autres parlementaires, ambitionne de se rendre dans le courant de la semaine à la prison de Fleury-Mérogis.
Au Lab, il explique qu'il entend ainsi exprimer une "consternation" :
"Je ne parle pas d'appréciation sur la peine, qui est la décision souveraine du juge qui la prononce.
Pour autant, le mandat de dépôt est une chose rare, sans doute inédite dans de telles circonstances.
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Le militant, décrit par RTL comme "l'un des plus fervents militants anti-mariage pour tous" , a été condamné le 19 juin à quatre mois de prison dont deux ferme assortis d'un mandat de dépôt, ce qui signifie qu'il a directement été conduit à Fleury-Mérogis une fois le verdict prononcé, sans pouvoir passer de coup de fil par exemple.
S'il confirme être à l'origine de l'initiative, Hervé Mariton ne sait pas encore combien de parlementaires seront à ses côtés, ne citant pour le moment que Marc Le Fur. Comme lui, le député UMP des Côtes d'Armor s'est largement impliqué dans l'opposition au projet de loi du gouvernement ouvrant le mariage et l'adoption aux couples de même sexe.
"Nous serons un certain nombre à dire que cette décision est profondément choquante, que les conséquences sont disproportionnées.
"
Hervé Mariton poursuit en exprimant sa "sympathie"à l'égard du militant :
"C'est un garçon impliqué dans le mouvement de la Manif pour tous, et ça mérite d'être salué.
Après, c'est quelqu'un qui a commis des actes contraires à la loi, qui ne doivent en aucun cas être soutenus.
Mais nous exprimons une consternation vis-à-vis de l'inégalité entre son cas et d'autres, comme le cas du RER par exemple.
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Un parallèle avec une autre décision de justice concernant l'attaque d'un RER par des mineurs en mars dernier pointé par de nombreuses voies de l'opposition .
Les dix mineurs qui comparaissaient devant la justice avaient été condamnés à des peines de Travaux d'intérêt général (TIG).
L'annonce de cette visite en prison intervient alors que les manifestations de soutien au militant se multiplient.
L'une a eu lieu vendredi, quelques heures après que les parents du jeune homme ont appelé à "l'apaisement". D'autres étaient prévues dimanche 23 juin devant le "Parlement européen de Bruxelles" et l'hôtel de ville de Lyon, selon un billet du blog "Défrancisation" .