"Union nationale", ou "unité nationale"...une expression qui refait surface avec la tuerie de Toulouse.
Sans se vider de son sens pourtant, comme le souligne dans son édito François Sergent pour Libération. Nathalie Arthaud, la candidate de Lutte ouvrière à la présidentielle, a néanmoins qualifié mardi de "comédie" ces appels à une "union nationale".
Un "geste républicain"
Sur liberation.fr
C'est le tweet de François Bayrou lundi, suite à la fusillade de Toulouse. De fait, comme le souligne Christophe Barbier dans son édito vidéo pour l'Express :
Ce sont les mêmes mots que l'on retrouve dans la bouche des présidentiables : l'unité nationale. D'abord pour s'associer aux victimes et puis penser à ce qui nous dépasse tous : le sentiment d'appartenir à une même communauté nationale et donc d'être frappé quand il y a des drames comme s'ils étaient advenus à des proches.
"Union nationale." L'expression est utilisée, usée, selon l'édito paru dans Libération mardi, mais...
Face à ces drames, l’union nationale, concept souvent galvaudé, est la seule réponse digne. Ce sera l’hommage le plus juste à rendre aux trois soldats, aux trois enfants juifs et à leur professeur assassinés. Les électeurs devront tenir comptables le ou les candidats qui s’écarteraient de ce geste républicain.
Ce type d'union n'est pas seulement affiché, déclamé suite à de tragiques événements. Le 15 mars dernier, alors qu'il annonce qu'il ne sera pas candidat, Dominique de Villepin affirme sur France 2 : "le ralliement n'est pas dans mon tempérament. Je soutiens un principe: l'union, le rassemblement national".
Arthaud se démarque
Sur lemonde.fr
Je n'ai absolument pas envie d'aller dans ce sens-là de l'union nationale, d'un temps suspendu, où nous serions tous ensemble, unis
C'est ce que déclare mardi la candidate de Lutte ouvrière (LO) à la présidentielle, Nathalie Arthaud sur Radio Classique. "J'ai envie de dénoncer cette comédie de l'union nationale et je n'y jouerai pas", a-t-elle ajouté.
Dans un communiqué elle précise :
Ma compassion et ma solidarité à l'égard des proches des victimes ne créent pour autant aucune 'solidarité nationale' avec Marine Le Pen, Sarkozy, Guéant et bien d'autres
Oui à "l'union nationale" !
Sur lelab.europe1.fr
Début décembre, Le Lab avait déjà consacré mi-décembre un sujet intitulé "Oui à 'l'union nationale !'" :
Alors que la France se trouve plus que jamais en pleine tempête financière et au coeur des vagues de la crise européenne, les Français se prononcent en faveur d'un gouvernement d'union nationale.
Nicolas Sarkozy, et les cadres de la majorité, avait déjà appelé à "l'union nationale" derrière la politique économique élyséenne. François Bayrou en fait un argument de campagne. Une manière aussi de mettre la pression sur l'opposition. La preuve par cinq.