Toulouse : cet argument qui pose problème

Publié à 16h32, le 20 mars 2012 , Modifié à 17h11, le 20 mars 2012

Toulouse : cet argument qui pose problème
Des gerbes de fleurs, devant le lycée Ozar Atora à Toulouse. (Maxppp)

L'édito d'Olivier Duhamel - Notre éditorialiste revient sur les réactions politiques suite à la tuerie de Toulouse et notamment celles axées sur la peur.

  1. La compassion égoïste

    Depuis la tuerie de lundi, nous avons vu nombre de réactions d'une grande dignité.

    Mais nous entendons aussi de façon récurrente un argument qui pose problème.

    "Cela aurait pu nous arriver"disent nombre de collégiens ou lycéens interrogés par les médias. "Cela aurait pu vous arriver" disent nombre de responsables enseignants ou politiques.

    Le propos pêche d'abord par inexactitude.

    La probabilité que cela arrive à d'autres enfants est infinitésimale - encore plus s'ils ne sont ni juifs ni musulmans - et que se confirment les motivations racistes du tueur.

    Surtout, ce type d'argument s'éloigne de l'essentiel.

    Il fait appel à la peur et à la solidarité par intérêt personnel. Il ne souligne pas ce que les enfants doivent comprendre : la saloperie absolue de l'assassinat de juifs parce que juifs, de musulmans parce que musulmans.

  2. Les irréductibles de la campagne

    Sur LeLab

    Officiellement, le mot est entendu : pendant quelques jours, la campagne est en pause. "Campagne suspendue", a annoncé, dès lundi 19 mars en milieu de journée, Benoît Hamon pour le Parti socialiste. Retrait de la "participation à la campagne électorale", a confirmé Nicolas Sarkozy dans la soirée, "au moins jusqu'à mercredi".

    Mais pour certains, il est difficile de garder le silence.

    Et ce à tous les niveaux : militants et élus locaux, qui continuent à échanger et militer, principalement en ligne, ou poids lourds nationaux, par discours ou interviews télévisées interposés.

    Le Lab a récapitulé l'ensemble des interventions de ces irréductibles de la campagne.

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