Hollande accusé d'oublier les droits de l'Homme en Russie

Publié à 22h13, le 27 février 2013 , Modifié à 22h28, le 27 février 2013

Hollande accusé d'oublier les droits de l'Homme en Russie
François Hollande et Vladimir Poutine au Palais de l'Elysée en juin dernier. (Reuters)

REALPOLITIK - François Hollande chez Vladimir Poutine. Le chef de l'Etat s'est rendu ce mercredi en Russie pour un voyage officiel. L'occasion de dégeler les relations franco-russes tendues du fait de la situation en Syrie et de l'affaire Depardieu. 

Mais certains l'accusent d'oublier la question des drois de l'Homme lors de ce déplacement. A la une de Libération ce jeudi, des ONG et des personnalités de gauche déplorent "la timidité du chef de l’Etat sur le sujet."

Lors de ce voyage, François Hollande donnera la priorité aux questions économiques. Avec lui dans sa délégation, cinq ministres : Laurent Fabius, Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg, Manuel Valls et Aurélie Filippetti. Mais aussi une "vingtaine de chefs de grandes entreprises". Et son premier discours se tiendra à la chambre de commerce et d'industrie franco-russe. 

Dans Le Monde, un conseiller de l'Elysée s'explique : 

On ne peut résumer la relation franco-russe à la question des droits de l'homme. C'est extrêmement réducteur et simplificateur.

Face à la politique répressive du pouvoir russe avec l'opposition politique, "François Hollande devrait saisir cette occasion unique d'interpeller Vladimir Poutine au sujet de ces lois qui créent une atmosphère hostile et menaçante", déclare au Monde Rachel Denber, de Human Rights Watch. 

Cependant, selon Valérie Nataf, journaliste de TF1, le chef de l'Etat devrait faire sa première intervention lors d'un entretien avec une radio d'opposition, Radio Echo : 

#Moscou 1ère intervention du président #Hollande demain sur Radio Écho, radio d'opposition. Une interview faite en direct à son hôtel.

— Valérie Nataf (@vnataf) 27 février 2013

En 2007, Nicolas Sarkozy avait contourné le problème en invoquant des "spécificités russes" au sujet des droits de l'Homme. Le président de la République avait reçu les membres d'une ONG de défense des droits de l'Homme mais avait déclaré au cours d'une conférence de presse avec Vladimir Poutine : 

Je comprends les spécificités russes. Je n'ai pas de leçons à donner la Russie.

Pour le moment, les relations entre François Hollande et le dirigeant russe sont encore présentées comme distantes. La visite de Vladimir Poutine à l'Elysée en juin dernier s'était déroulée sur fond de divergences sur le dossier syrien, dans lequel Moscou reste un allié de Bachar al Assad alors que Paris a lancé le mouvement de reconnaissance de l'opposition.

La conférence de presse conjointe organisée à cette occasion avait offert un fort contraste avec la bonne entente affichée par le président russe avec Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy, augurant d'un refroidissement durable entre Paris et Moscou.

Voir en images :  

 

Mise à jour, 20h25 : interview à Radio Echo. 

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