Hollande ne s'est pas mouillé

Publié à 16h14, le 14 juillet 2012 , Modifié à 16h40, le 14 juillet 2012

Hollande ne s'est pas mouillé
François Hollande, sous la pluie, le 15 mai 2012. (Maxppp)

Flou, sans risque, peu enthousiasmant … c'est le bilan que fait Delphine Dumont suite à l'entretien télévisé de François Hollande. Pour notre blogueuse, le chef de l'Etat reste dans l'incantation sans donner plus de précisions sur les réformes à venir.

  1. Tout ce qui va mal, c'est la faute de la droite !

    En ce jour de fête nationale, François Hollande a donné un entretien aux deux journalistes les plus subversifs du PAF, Claire Chazal et Laurent Delahousse. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne s'est pas mouillé et je ne fais pas allusion au fait qu'il n'a pas plu pendant le défilé.

    S'il avait été en campagne, on aurait reproché au Président d'être flou mais on aurait pu comprendre qu'il attende son élection pour être plus précis. En fait, c'est même exactement ce qu'on a fait au printemps dernier.

    Comme il est en fonction, François Hollande aurait enfin dû nous donner des détails sur l'année à venir. Perdu ! Le Président a ressorti les grandes lignes de sa campagne dont le fameux "redressement dans la justice" (rien à voir avec la situation désastreuse de nos tribunaux, malheureusement). On a eu beaucoup droit à des promesses de concertations, d'expertises, de discussions ou encore de négociations.

    Je vous fais un résumé : tout ce qui va mal, c'est la faute de la droite. Le gouvernement va se réunir pour savoir comment y remédier.

    Si vous n'avez pas entendu de foule en délire acclamer ces annonces, vous comprenez maintenant pourquoi.

    Parmi les rares points précis qu'il a évoqués, François Hollande a parlé de "mécanique d'incitation" pour relancer l'achat de voitures. Puis-je lui suggérer de proposer une Peugeot à un euro par mois pour les bénéficiaires du RSA ? Je dis ça parce que, pas plus tard qu'hier, le Président voulait lutter contre la misère.

    Il a aussi été question d'une banque publique d'investissement. Comme ni Chazal, ni Delahousse ne connaissent OSEO, ils ne lui ont rien dit mais c'est un peu dommage cette ignorance partagée. Cela dit, les journalistes n'ont pas plus rectifié son erreur sur le nombre de soldats morts en Afghanistan, le protocole avait peut-être imposé l'assentiment automatique.

    Pour faire des économies, François Hollande a évoqué la suppression des commissions multiples. Ensuite, il a oublié ce vœu pieux et a annoncé la création d'une commission sur la moralisation de la vie politique, présidée par Lionel Jospin.

    Bref, même en essayant de ne pas être de (trop) mauvaise foi, je n'ai rien entendu d'enthousiasmant dans cette intervention. Je vais demander à Sandrine Mazetier de me prêter ses lunettes.

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