Hollande sur Huchon : "Comment est-il possible d'être aussi maladroit?"

Publié à 12h32, le 01 août 2012 , Modifié à 13h03, le 01 août 2012

Hollande sur Huchon : "Comment est-il possible d'être aussi maladroit?"
Jean-Paul Huchon et François Hollande en 2005 (Maxppp)

Face aux caméras, François Hollande n'a pas voulu désavouer Jean-Paul Huchon en assurant que "les règles du marché public" avaient été respectées. Mais en privé, le chef de l'Etat s'est emporté contre la délocalisation des centres d'appels du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) :"Comment est-il possible d'être aussi maladroit ?".

Ce 1er août, Le Canard Enchaîné raconte la colère du président vis-à-vis de Jean-Paul Huchon. Depuis, c'est Arnaud Montebourg qui doit régler la situation. Il a assuré le 31 juillet devant les députés que l'appel d'offres allait être remis à plat.

  1. "Il y a toujours des moyens ..."

    Sur Le Canard Enchaîné

    Nous sommes pris en pleine contradiction par cette décision de Huchon. Et, s'agissant d'un marché public, même quand on doit choisir le moins-disant, il y a toujours des moyens d'insérer une clause permettant de faciliter l'obtention du marché par une entreprise française.

    Ce que Huchon n'a pas fait concernant le marché du Stif.

    Le Canard Enchaîné raconte comment, "en petit comité", François Hollande a complètement désavoué Jean-Paul Huchon, selon lui responsable de l'attribution de la gestion des centres d'appels du Stif à un prestataire délocalisé au Maroc.

    Pourtant, face aux caméras le 28 juillet, le président n'a rien montré de sa colère. Tout en précisant que les responsables publics devaient "faire prévaloir autant que possible le travail en France", il a couvert Jean-Paul Huchon : "Les règles du marché public ont été respectées".

    A en croire Le Canard, François Hollande pense plutôt l'inverse : le président de région aurait dû jouer avec les clauses sociales ou environnementales qui permettent de privilégier le marché français.

    C'est à présent à Arnaud Montebourg de reprendre les choses en mains. Le ministre du Redressement productif a assuré devant les députés le 31 juillet que le Stif allait revoir l'attribution du marché:

    Le président de la République m'a demandé de téléphoner au président du Stif [Jean-Paul Huchon, ndlr] pour que celui-ci reprenne le marché, et je crois pouvoir dire que celui-ci, qui s'est exprimé de façon tout à fait nette, reprendra ce marché.

    Toujours selon le Canard Enchaîné, Arnaud Montebourg a d'ailleurs fait un sermon à Jean-Paul Huchon 48 heures avant que l'affaire du Stif ne sorte dans Le Parisien. Il lui aurait demandé expressément de "reprendre [son] marché". Impossible lui répond alors le président de région, invoquant les fameuses "règles du marché". Et le ministre de l'avertir:

    De toutes façons, tu vas être obligé de le faire, parce que, quand cette décision sera connue, cela te contraindra à reconsidérer ce marché.

    Le 29 juillet, le JDD révèlait que le dossier du Stif était passé dans les mains du ministère de l'Economie et que celui-ci réfléchissait à une meilleure régulation du code des marchés publics.

    Le Parisien précise qu'à l'heure actuelle, aucune consigne n'a été donnée au sein du Stif pour reprendre le marché au groupement de trois entreprises qui a remporté l'appel d'offres.

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