Le regard de François Hollande sur Manuel Valls

Publié à 21h22, le 07 janvier 2014 , Modifié à 21h25, le 07 janvier 2014

Le regard de François Hollande sur Manuel Valls
(Maxppp)

"Le regard de Hollande sur moi a changé". C'est ce qu'assure à ses proches Manuel Valls, selon Valls, à l'intérieur, livre à paraitre aux éditions Robert Laffont, écrit par les journalistes du Monde Laurent Borredon et David Revault d'Allonnes.

Elysée-Beauvau, le président de la République et son ministre de l'Intérieur. Une relation particulière depuis les débuts de la cinquième République. C'est aussi le cas entre François Hollande et Manuel Valls. Leur relation est racontée par cet ouvrage dont Le Monde publie des bonnes feuilles dans son édition du 8 janvier.

Avec des citations attribuées à l'un et à l'autre sur leur manière d'appréhender leurs relations. Résultat, de la méfiance et de l'ambition. 

Manuel Valls est convaincu que sa relation avec François Hollande a changé de nature avec l'exercice du pouvoir, selon les auteurs. Une ministre importante, sous couvert d'anonymat, explique que "son influence s'est atténuée", du fait de sa popularité grandissante. 

Le résultat d'une méfiance du chef de l'Etat envers le ministre le plus populaire. Et le premier flic de France a confié à des amis savoir qu'il ne fallait pas en faire trop. 

Il sent bien que je pourrais être tenté de forcer la main. Il faut que je fasse attention. Hollande doit se dire : il ne doit pas prendre la place. A moi de ne pas la prendre.

Une approche confirmée aux auteurs par l'Elysée. "Le président a besoin de lui, mais il fait attention à lui", assure un conseiller du président de la République. Sans pour autant y voir un adversaire direct pour 2017 : 

Il le considère forcément comme un rival potentiel, même si cela paraît impensable qu'il se présente contre lui. 

De son côté, pour modérer l'ambition de son très présent ministre de l'Intérieur, François Hollande mise sur le succès du gouvernement dont il a besoin pour en sortir grandi. A des proches, il admet : 

L'idée est de travailler le plus longtemps possible avec ce gouvernement (...) le mieux qu'ont à faire les membres du gouvernement, y compris les plus pressés, c'est de travailler là où ils sont. 

Et il sait que la place Beauvau peut user un ministre. "Combien de temps peut-on rester ministre de l'intérieur ?", s'interroge-t-il face à Manuel Valls au sujet de ce ministère de l'actualité. "Le plus longtemps possible, a priori", poursuit-il … ne manquant pas d'ironiser, "sans sans un certain plaisir", rapportent les journalistes, : 

C'est une difficulté. Même Nicolas Sarkozy a voulu partir…

Dans les bonnes feuilles publiées par L'Express, on peut aussi lire que si Manuel Valls est à l'Intérieur, c'est "pour son attitude pendant la campagne et sa connaissance des questions de sécurité publique comme son expérience de maire d'Evry. Pas seulement sa fidélité, mais son efficacité", décrit le chef de l'Etat. 

Le ministre de l'Intérieur, successeur potentiel de Jean-Marc Ayrault à Matignon, "a été le chouchou du président en début de quinquennat, il l'est un peu moins", ajoute "un des vieux compagnons de Hollande". 

"Pendant la campagne ou la période de l'installation, ça allait. Mais quand il a pris ses aises, Hollande a compris que l'autre l'enfermait dans cette relation. Et il a essayé d'en sortir", ajoute-t-il.

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